J’aime bien mettre du miel dans ma tisane.

Une cuillère dorée qui fond tranquillement dans l’eau bouillante de la tasse.

On a toujours fait comme ça chez moi pour les rhumes : des feuilles de thym, du miel et un clou de girofle.

C’est très bon, ça c’est sûr.

Mais j’ai découvert la semaine dernière que… ça ne risquait pas de faire grand-chose sur ma gorge… 🙂

Au-delà de 38°C, ton miel est « mort »

C’est une apicultrice qui m’a expliqué ça :

Dans une ruche d’abeilles, il fait entre 35 et 38°C, pour garder les larves bien au chaud.

Jamais plus, et rarement moins. C’est à cette température que les abeilles stockent le nectar qu’elles viennent de butiner dans les fleurs des environs.

Pendant le voyage, elles le mélangent à des enzymes de défense, des probiotiques, des petits grains de pollen.

Le nectar s’épaissit, devient hyper nutritif et antibactérien, tout ça bien précieusement stocké dans la tiédeur des rayons… La nourriture idéale pour aider la ruche à passer l’hiver.

Le précieux nectar… ébouillanté

C’est ça, le miel qu’on mange : un microcosme fragile et équilibré qui se crée grâce au lent travail de l’abeille.

Et c’est ça que vous détruisez quand vous le chauffez : vous réduisez à l’impuissance les enzymes de défense, vous tuez la vie microbienne de votre miel, et vous dégradez ses propriétés antiseptiques et antivirales…

Il ne reste littéralement que le sucre 🙂

38°C, 3 minutes

Alors voilà la technique de Édith, l’apicultrice dont je vous parlais tout à l’heure :

« Plutôt que de le mettre dans ta tasse, tu devrais essayer de le mettre sous ta langue »

Édith avec ses ruches

Ça ne vous aura pas échappé : 38°C, c’est pile la température que ne dépasse pas notre corps. Si tout va bien, il est à 36,6°C : parfait pour bien assimiler le miel sans dénaturer ses propriétés (la vie est bien faite, quand même).

Vous prenez une cuillère bien bombée de miel, et vous la mettez sous votre langue.

Là, vous n’avalez pas tout de suite : comme pour l’homéopathie, le fait de le garder dans la bouche lui laisse le temps de diffuser ses principes actifs dans votre bouche, dans votre gorge, et pas que dans le système digestif.
Vous le laissez fondre 2-3 minutes (profitez du goût au passage, c’est quand même meilleur que dilué dans de l’eau), puis vous avalez.

Contre un mal de gorge, une inflammation des gencives, un petit rhume : c’est radical 🙂

Ce qu’Édith fait avec son miel

J’ai beaucoup aimé discuter avec quelqu’un qui est au contact du miel et de la ruche tous les jours.

Parce qu’elle sait tout un tas de choses qu’on ne nous dit pas !

Chaque miel a son champ d’action bien particulier :

  • Le thym, c’est mieux si vous avez des soucis ORL
  • La lavande, c’est particulièrement régénérant pour les peaux abîmées (elle l’a utilisé sur une jeune femme qui souffrait d’une maladie de peau particulièrement intense, juste en cataplasme, et ça a résorbé toutes les irritations)
  • Le tournesol, pour toutes les problématiques osseuses (c’est le plus riche en calcium)… il y en a des dizaines et elle les connaît tous  🙂

En massage, en cataplasme, en gargarisme…

Vous l’aurez compris : le miel est efficace s’il est cru. J’ai été franchement impressionnée de voir tout ce qu’Édith en fait :

–    Vous pouvez l’utiliser en cataplasme, directement sur les blessures (il y a tout un rituel à respecter, pour traiter les zones abîmées ou infectées, qu’on utilise même dans certains hôpitaux1). Exactement comme les abeilles qui l’utilisent pour ses propriétés antibactériennes, vous pouvez l’appliquer pour éloigner les bactéries des plaies, et aider les tissus à se reconstruire.

–    En massage, il aide le corps à se débarrasser de ses toxines, qu’il absorbe au fur et à mesure des mouvements (il y a, là aussi, un protocole simple à suivre, en 3 étapes).

–    En crème, il joue le même rôle « désinfectant » pour les peaux qui ont de l’acné ou de l’eczéma, si vous le mélangez avec un peu d’huile et de cire. On s’est fait notre petit pot de crème pour la journée ensemble, elle sent divinement bon !

Ne tombez pas dans le panneau du miel liquide

Bien sûr, si vous voulez qu’il soit efficace, le plus important est de choisir un « bon miel ». Un miel de bonne qualité, et qui est adapté à ce que vous voulez traiter.

Et pour ça… le miel liquide n’est pas forcément le meilleur ! En fait, plus il est cristallisé, moins il a été chauffé en général.

L’apicultrice que j’ai rencontrée m’a donné ses 3 grands critères pour choisir son miel :

  • Le type de fleurs
  • Le niveau de sucre et ses propriétés
  • La provenance du miel

Si vous avez encore un doute, n’hésitez pas à demander à l’apiculteur le plus proche de chez vous 🙂

À très vite,

Mathilde Combes

Source :

1. James Austin Stewart, Owen Lane McGrane et Ian S. Wedmore, « Wound Care in the Wilderness: Is There Evidence for Honey? », Wilderness & Environmental Medicine, vol. 25, no 1,‎ mars 2014, p. 103–110