
Chère lectrice, cher lecteur,
Lors de ma dernière balade, je suis restée durant plusieurs minutes devant des lamiers jaunes qui se faisaient butiner par des bourdons 😍
J’ai trouvé cela fascinant à observer : la fleur, qui ressemble à une bouche béante (d’où son nom qui vient de lamia , ogresse dans la mythologie grecque), accueille les bourdons.
Ceux-ci butinent le nectar, puis en ressortent avec du pollen sur le dos.
Vous le savez sûrement, le rôle des insectes est primordial dans la reproduction des plantes, grâce au pollen qu’ils transfèrent d’une fleur mâle à une fleur femelle.
En l’occurrence, pour le lamier, tout est très bien étudié : la lèvre inférieure de la fleur sert de piste d’atterrissage aux bourdons.
En se posant, ils s’agrippent aux lobes latéraux, ce qui fait basculer la lèvre supérieure (le capuchon) de la fleur sur leur dos.
Dans ce capuchon se trouve le pollen du lamier.
Lorsqu’on soulève le capuchon, on aperçoit les étamines qui contiennent le pollen.
C’est de cette manière que le pollen s’accroche sur le dos des insectes lorsqu’ils viennent butiner le nectar de la fleur. Et c’est comme ça que se fait la pollinisation !
Fascinant, n’est-ce pas ?
J’ai voulu en savoir davantage sur la manière dont les autres plantes favorisent cette reproduction grâce aux insectes, et voici quelques exemples inspirants 😉
Un levier chez la sauge
La sauge possède un mécanisme similaire à celui du lamier, mais encore plus sophistiqué !
Ses étamines ont une forme de levier. Quand l’insecte entre dans la fleur pour atteindre le nectar qui se trouve au fond, il pousse une petite languette qui actionne ce levier.
L’extrémité qui contient le pollen bascule alors et ce dernier se retrouve sur le dos de l’insecte.
Puis, lors de la visite d’une fleur femelle, le style, qui dépasse légèrement de la fleur, frotte le même endroit du bourdon et récupère le pollen.
Ce système évite le gaspillage et assure un maximum de pollinisation !
Ces plantes, le lamier et la sauge, possèdent donc des techniques mécaniques pour transférer le pollen d’une fleur à une autre.
D’autres plantes misent plutôt sur des tactiques visuelles…
Une imitation parfaite chez les orchidées
Chez certaines orchidées (les Orphys), la stratégie de pollinisation nous montre que la nature a beaucoup d’imagination 😉
La fleur imite l’apparence d’une femelle insecte : même forme, même texture, et même odeur, grâce à des substances chimiques qui ressemblent aux phéromones.
Les insectes n’y voient que du feu 😉
Les insectes mâles qui voient ces fleurs tentent alors de s’accoupler avec elles… et se retrouvent avec plein de pollen accroché à leur corps.
En se posant sur une fleur femelle, il dépose un peu de pollen, ce qui permet la fécondation.
Ce qui est fou, c’est que chaque type d’orphys attire un insecte spécifique en fonction de sa forme et de son odeur !
Un labyrinthe chez la digitale
La digitale attire les pollinisateurs avec ses grandes cloches dressées, roses, violettes, jaunes ou blanches.
Lorsqu’ils s’approchent, les insectes aperçoivent des taches sombres à l’intérieur de la corolle. Ce sont des marqueurs visuels qui les guident vers le fond de la fleur, là où se trouve le nectar.
Pour y accéder, ils doivent entrer entièrement dans la fleur. De cette manière, ils se frottent contre les étamines, situées sur le plafond, qui déposent le pollen sur leur dos.
Lorsqu’ils vont butiner une autre digitale, le style femelle, bien placé, effleure cette zone et capte le pollen.
Ce petit labyrinthe est donc particulièrement efficace pour polliniser !
Encore de nombreux exemples qui montrent que la nature est bien faite… et qu’elle n’a pas fini de nous étonner 🙂
Et vous, connaissiez-vous ces mécanismes de pollinisation ? Connaissez-vous d’autres exemples similaires ? Dites-le moi en commentaire, je serais très heureuse de vous lire 😀