Vous connaissez les « survivalistes » ?

Ils prédisent l’effondrement. Ils vous suggèrent de faire vos réserves d’eau potable, de céréales, d’armes, de matériel de secours…« au cas où ». Quand on jette un œil à leurs publications, voilà ce que ça donne :

survie

Ce catastrophisme, c’est pas trop mon truc 🙂

Mais je suis bien d’accord avec l’idée de faire ses provisions soi-même. Savoir ce qu’on mange, suivre les saisons en profitant de bons légumes et bons fruits, en apprenant à les conserver …

Vous remplissez vos étagères de bocaux colorés, vous faites sécher vos plantes dans la cuisine, vous surveillez vos yaourts en train de « prendre » sous un torchon…

Cette routine de tous les jours, qui remonte à des générations et des générations de grands parents, c’est un moment de douceur.

Je ne vois pas pourquoi il faudrait faire ça dans l’angoisse !

Sauve qui peut !

Les survivalistes me semblent donc un peu « à côté ».

Dans leur idée, chacun se constitue son stock au cas où. Pour être prêt si une crise survient.  Ça me dérange ce « chacun pour soi », le projet de construire dans son coin une réserve de denrées, une petite trousse de survie, secrètement, à l’abri.

Pour moi, les confitures, le levain, les bocaux de tomate, ça se partage avec d’autres !

C’est même un des grands plaisirs de la préparation…🙂

Discuter des recettes, offrir un petit pot à ceux qui viennent chez vous, troquer une confiture contre un pâté…

Vous faites ça en famille, entre voisins ou entre amis.

Et quelle fierté quand votre voisin revient le lendemain à la maison avec le bocal vide :  « délicieux, ce yaourt, jamais goûté quelque chose comme ça, tu me donnerais la recette ? ».

Bonheur dans le garde-manger

Cela dit, c’est extrêmement satisfaisant de regarder son petit stock de nourriture s’agrandir.

Un pot de tomate, des cornichons en train de mariner…, on se sent fier d’avoir préparé tout ça, content à l’idée de pouvoir les manger uns par uns au fil de l’année.

Un livre que j’aime beaucoup, Dans la forêt (je crois vous en avoir parlé) décrit ce sentiment à la perfection :

« Ce matin, je suis allée dans le garde-manger juste pour me tenir là, entourée par notre collaboration de six mois avec la terre et l’eau et le soleil.

Dans cette pièce, j’ai regardé les denrées que nous avions mises en conserve, les citrouilles et les pommes de terre empilées sur le sol, les chapelets de fruits secs et de haricots qui pendaient du plafond, les ballots et les bocaux de racines et de feuilles et d’écorce et de fleurs que j’avais rassemblés, portant chacun une petite note indiquant où je les avais trouvés, ce qu’ils pouvaient soulager ou provoquer ou soigner. J’ai pensé aux sachets de graines attendant le printemps, aux réserves de viande séchée et j’ai souri. » [1]

Je ne pourrai pas le dire mieux. C’est exactement cette satisfaction-là qui m’anime, cette joie que j’essaie de vous transmettre.

Belle journée et à très vite !

Mathilde Combes

PS : vous avez été nombreux à me demander ma recette de pain maison, je travaille à la mettre au propre, avec mes autres recettes fétiches.
Encore un peu de patience, j’y travaille 🙂
En attendant, voilà une photo de mon tout dernier :

pain maison