rayon herbes

Imaginez : vous avez trouvé la recette parfaite pour votre repas du soir – un mijoté de lotte, disons – celle qui mettra tout le monde d’accord.

D’après la recette vous devez « ajouter quelques brins de cerfeuil et de basilic ».

Vous voulez des herbes fraîches alors vous achetez deux micro-bouquets de cerfeuil et basilic en barquettes au supermarché.

Vous en utilisez 2 ou 3 tiges… et remettez le reste du bouquet dans un coin du frigo où il restera des jours et des jours.

Alors… le bouquet d’herbes finit sa vie tout fripé (dans le meilleur des cas), direction la poubelle.

Faites des cubes de bouillon maison avec vos herbes

Je vous propose une autre manière de conserver vos « herbes d’un soir ».

Cette technique s’applique aussi à vos grosses cueillettes, quand vous avez beaucoup d’herbes et que vous savez que vous n’utiliserez pas tout.

Ça consiste tout simplement à conserver les herbes en les congelant, finement hachées, dans un bac à glaçons de votre congélateur.

Voilà à quoi ça ressemble :

herbes congelées

Ensuite vous les utilisez en cuisine, un peu comme les « cubes » à bouillon… mais avec des vraies herbes naturelles et sans additifs !

Voici comment faire :

1.    Ciselez finement vos herbes. Vous pouvez utiliser n’importe quelle herbe aromatique, du thym au basilic en passant par la lavande ou la verveine, mais aussi opter pour un mélange : le classique thym frais-laurier frais.

2.    Répartissez-les dans votre bac à glaçons ;

herbes congelées

Ici, je congèle simplement de l’aneth pour le réutiliser plus tard en sauce à poissons

3.    Plutôt que de l’eau, ajoutez un filet d’huile d’olive : c’est bien mieux, car l’huile agit comme un film protecteur pour éviter que les plantes s’oxydent ; ça arrive souvent pour les plus fragiles (cerfeuil ou basilic [1])

4.    Pour les utiliser après congélation, plongez-les directement dans l’eau de cuisson de vos légumes, de vos pâtes ou de votre riz. Ou ajoutez directement un petit cube à vos poêlées de légumes, vos potages, purées, risottos, ou sauces.

Moi je m’en sers même pour mes vinaigrettes et mes sauces au pesto !

Méfiez-vous quand même des herbes « fraîches » du supermarché

Mais est-ce qu’elles sont vraiment bonnes, ces herbes vendues en barquettes ? Est-ce que c’est bien de les acheter en supermarché ?

Vous le savez, je cueille la quasi-totalité de mes herbes à l’état sauvage (menthe, serpolet, origan, oseille…) et j’essaye de cultiver les autres (sarriette, romarin, basilic).

Mais il y en a certaines que je ne parviens pas à faire pousser, comme le cerfeuil. 

Alors j’en achète, oui, comme tout le monde. Le goût n’est pas sensationnel et c’est quand même cher (2 ou 3 euros la barquette de 20g, je trouve ça exagéré).

Mais depuis peu, j’ai appris ce qu’il y avait dans ces barquettes… Et j’avoue que ça ne fait pas franchement envie.

Des résidus… d’un peu de tout

En 2014, à la demande de dizaines de milliers de consommateurs, un laboratoire a étudié à la loupe 11 marques de ciboulette vendues en supermarché.

Devinez combien de produits chimiques ils ont trouvé sur un seul brin de cette herbe… ?

Seize.

Seize variétés différentes, essentiellement des pesticides, dans la barquette de ciboulette la plus « traitée ».

On leur donne les « doux » noms de brupofézine, pyriproxifène, chlorothalonil et mercaptodimethur … [2] Tout ça sur un tout petit brin de ciboulette !

Donc si vous devez acheter des herbes en barquette à l’occasion, pensez toujours à les rincer bien comme il faut. Je vous conseille un bain d’eau vinaigrée, avec quelques gouttes d’huile essentielle d’origan, pendant vingt minutes. Puis un deuxième bain, à l’eau claire cette fois-ci (je vous avais parlé de cette technique de rinçage il y a quelques semaines).

Conditionnés sous « atmosphère protectrice » ?

Si vous regardez l’emballage des barquettes d’herbes vendues en supermarché, vous trouverez autre chose, une mention qui m’a toujours intriguée : « Conditionné sous atmosphère protectrice ».

Atmosphère « protectrice », atmosphère « protectrice »… Est-ce que… ce ne serait pas du marketing pour cacher un truc bizarre ? 😃

Renseignements pris, le terme exact c’est « atmosphère modifiée ».

Ca veut dire que pour pouvoir conserver les herbes plus longtemps, pour éviter les risques de moisissures et de bactéries, pour repousser toujours plus loin la fameuse « DLC » (date limite de consommation)…

…les industriels injectent à la seringue, dans les barquettes, des mélanges de gaz qui visent à empêcher l’oxydation des plantes :

–    Azote
–    Hélium
–    Argon
–    Protoxyde d’azote…

C’est pour ça qu’elles sont toujours vertes et toujours belles quand vous les achetez !

Belles mais sans vitamines et sans goût

Je vais me documenter sur les effets santé de ces gaz ajoutés. Je vous réécrirai sur le sujet.

Mais ce qui est sûr c’est que ces gaz ne préservent que l’aspect de ces plantes, pas leur goût. Ni leurs nutriments d’ailleurs.

Une plante coupée depuis plusieurs jours, on le sait, a déjà perdu une partie de ses vitamines et de ses minéraux.

C’est pourquoi leur goût est beaucoup plus fade que celui des herbes du jardin.

C’est pour ça que je préfère les cueillir, directement dans les champs s’il le faut 😃

On trouve plein d’aromates à l’état sauvage si on sait où les chercher : du serpolet (thym sauvage), de la ciboulette des prés, de l’origan, de l’oseille, de l’ail des ours…

Je suis en train d’élaborer un guide de cueillette pour vous expliquer tout ça. 

Pour savoir où et comment cueillir des herbes sauvages, sans vous tromper. 

Vous pourrez connaître précisément les espèces à récolter chaque mois, cuisiner avec ce qui pousse autour de chez vous et vous fabriquer vos remèdes maison !

Je vais même essayer de vous donner les numéros et les adresses de producteurs de confiance (qui ramassent des herbes d’une qualité incroyable).

A très vite,

Mathilde Combes

Sources :

[1] https://www.aufouraumoulin.com/conserver-les-herbes-aromatiques-dans-de-lhuile-au-congelateur/
[2] Que choisir mensuel n° 529, octobre 2014, https://kiosque.quechoisir.org/magazine-mensuel-quechoisir-529-octobre-2014/