Vous en avez sans doute déjà croisé, ces jolis petits fruits rouges qui ressemblent à des pommes miniatures et qui ornent les branches des arbustes par milliers.

Ce sont des cenelles d’aubépine !

En plus de ressembler à des petites pommes, elles en ont aussi le goût, en plus subtil.

L’aubépine n’est pas connue pour son goût, et c’est bien dommage, parce qu’en confiture, ses cenelles sont délicieuses (d’ailleurs, je vous donne ma recette de confiture à tomber par terre un peu plus loin 😊) !

Si l’aubépine ne vous est pas inconnue, c’est sûrement pour ses effets bénéfiques sur la sphère cardiaque et sur l’anxiété. Son action bienfaisante sur le cœur est aujourd’hui prouvée, mais elle est soupçonnée depuis l’Antiquité.

Une action contre l’anxiété

L’aubépine possède des qualités calmantes qui la rendent intéressante en cas d’anxiété et de difficulté à trouver le sommeil.

Plusieurs études se sont intéressées à la manière dont elle agit sur les troubles du sommeil. L’une d’elle, publiée dans le Journal of Clinical Pharmacy est arrivée à la conclusion que l’aubépine améliorait tout d’abord la durée du sommeil, ainsi que sa qualité[1].

En fait, elle n’agit pas à proprement parler sur le sommeil, mais sur le cœur. Les principes actifs contenus dans les fleurs et les fruits de l’aubépine permettent de diminuer les palpitations liées au stress et à l’anxiété, et ainsi favoriser le sommeil[2].

Ce n’est pas une molécule précise qui agit comme calmant, mais toute une synergie. L’aubépine contient de nombreux principes actifs, tels que :

  • Des flavonoïdes, des molécules qui ont une action antioxydante et anti-inflammatoire,
  • Des vitamines, dont la vitamine C,
  • Des minéraux,
  • Des acides gras oméga-3, connus pour leur bonne influence sur le système cardio-vasculaire,
  • Etc[3].

Pour profiter au mieux de ces principes actifs, on utilise ses boutons floraux ou ses fruits séchés en infusion.

Elle prend soin de votre cœur

Vous l’aurez compris, l’aubépine possède une action légèrement sédative qui agit sur le rythme cardiaque, c’est la raison pour laquelle les phytothérapeutes la conseillent en cas d’hypertension artérielle[4].

Le Journal of American College of Cardiology a affirmé dans une de ses études que l’aubépine exerce un effet bénéfique sur les insuffisances cardiaques modérées[5].

Même l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi que plusieurs autres commissions, la reconnaissent en tant que traitement contre certains types d’insuffisance cardiaque.

Son action bienfaisante, elle la doit notamment aux flavonoïdes et au proanthocyanidines qu’elle contient. Ces dernières renforcent les contractions du muscle cardiaque, régularisent son rythme et améliorent son oxygénation[6].

Comme mentionné plus haut, on peut profiter de ces effets aussi bien grâce à ses fruits que ses fleurs, en les laissant infuser dans de l’eau à environ 70°C.

C’est aussi possible de faire de la confiture avec les cenelles : une fois cuites, elles développent un arôme qui rappelle un peu la pomme verte !

Malheureusement, avec la cuisson, certains principes actifs n’y survivent pas. Mais il est possible d’en sauver une partie en conservant l’eau de cuisson et en ne dépassant pas une température de 60° C (température à laquelle la vitamine C se défait). C’est de cette manière que je procède dans ma recette de confiture que vous pouvez découvrir un peu plus bas.

Mais avant de songer à la cuisiner, encore faut-il la reconnaître ! Par chance, c’est assez simple.

Reconnaître l’aubépine

Bien sûr, il existe plusieurs arbustes qui produisent des petits fruits rouges, mais entre la forme de ses feuilles et de ses fruits, vous avez de quoi l’identifier à coup sûr.

Ses feuilles ont cette forme de « V » bien reconnaissable, qui comptent 3 à 5 dents.

Ses branches sont munies d’épines, auxquelles elle doit son nom d’aubépine et son surnom d’épine blanche. Vous pouvez en voir une, juste devant mon index !

Elles sont solides, discrètes, et prennent souvent les cueilleurs inattentifs en traître ! Alors cueillez les fruits un par un, en prenant soin de ne pas vous précipiter.

Et bien sûr, vous avez les cenelles, les fruits de l’aubépine. Elles font un peu penser à une petite cerise ou une pomme miniature ! Elles se décrochent très facilement lorsqu’elles sont mûres.

Certaines cenelles possèdent un seul noyau, d’autres deux. Que vous en comptiez un ou deux, c’est égal, les deux espèces sont comestibles.

Si vous croquez dans une cenelle crue, vous la trouverez sûrement un peu fade. Et à juste titre ! Elles ont peu de goût et sont plutôt farineuses.

En revanche, une fois cuites, elles développent un arôme qui rappelle un peu la pomme verte, en un peu plus doux et plus subtile !

Personnellement, j’adore la confiture d’aubépine, et pour que vous puissiez en faire chez vous, je vous donne ma recette. Vous verrez, elle prend peu de temps et est facile et délicieuse.

Ma recette de confiture d’aubépine

Pour cette recette, vous avez besoin

  • De cenelles d’aubépine
  • De sucre
  • D’un peu de jus de citron

 

1/ Pour commencer, nettoyez vos cenelles sous l’eau. Certaines recettes conseillent de les dénoyauter, mais je trouve ce travail beaucoup trop fastidieux ! Je préfère les utiliser entières.

 

2/ Mettez ensuite vos cenelles dans une casserole et recouvrez-les d’eau pour qu’elles soient tout juste immergées. Moins il y a d’eau, plus l’arôme est condensé.

3/ Faites-les cuire à feu doux, pendant une quinzaine de minutes, idéalement à 60 degrés maximum (au-delà de cette température, les vitamines commencent à se défaire).

4/ Puis, gardez l’eau de cuisson et séparez-la de vos cenelles. Une bonne partie des vitamines et autres molécules contenues dans les cenelles se sont échappées dans l’eau de cuisson, comme on peut le constater à sa belle couleur rouge !

5/ Ensuite, écrasez vos cenelles ramollies par la cuisson au presse-purée et récupérez autant de chair que possible en la faisant passer à travers une passoire ou un moulin à légumes. En revanche, ne jetez pas ses noyaux ! Une fois torréfiés, ils peuvent être broyés et utilisés comme du café (je peux vous en dire plus dans un autre message, si ça vous intéresse).
6/ Filtrez l’eau de cuisson pour éliminer les éventuels déchets qui s’y seraient glissés. Ajoutez-la ensuite à la chair que vous avez obtenue et pesez le tout. Ajoutez la moitié du poids total en sucre.

Astuce : pour raccourcir la cuisson, utilisez un mélange 50%-50% de sucre cristallisé et de sucre gélifiant pour confiture. Ainsi, la confiture prendra plus vite.

7/ Avant de remettre le tout sur feu doux, ajoutez l’équivalent d’une cuillère à soupe de jus de citron pour chaque 200 g.
8/ Sur le feu, mélangez bien pour que le jus, la chair et le sucre se mélangent de manière homogène. Personnellement, je me suis servi d’une fourchette pour fouetter et solidariser le tout.
9/ Dès que les gouttes perlent sur votre spatule, c’est que la confiture a pris ! Il ne vous reste plus qu’à la mettre dans un pot propre (vous pouvez le stériliser à l’eau bouillante) et retourner le pot le temps que la confiture refroidisse.
Et le tour est joué !

Vous pouvez la tartiner sur une tranche de pain ou en ajouter dans un fond de tarte aux pommes pour ajouter du goût et de la couleur.

J’espère que vous l’apprécierez autant que moi ! Bien sûr, avec l’ajout de sucre et la cuisson, on s’éloigne de son intérêt thérapeutique, mais il faut savoir se faire plaisir 😊

Sources
[1] https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/aubepine-crataegus-laevigata.html.

[2] https://www.pileje.ch/fr-ch/revue-sante/aubepine.

[3] https://www.mon-herboristerie.com/blog/aubepine-bienfaits-proprietes-utilisation/.

[4] https://www.pharma-gdd.com/fr/les-bienfaits-de-l-aubepine.

[5] https://impuls.migros.ch/fr/medecine/savoir-medical/remedes-maison/produits-a-base-de-plantes-maladies-cardiaques

[6] https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/aubepine-crataegus-laevigata.html.