J’aime tester les remèdes que je trouve dans les vieux ouvrages d’herboristerie.

Sans avoir les outils modernes pour examiner les végétaux, les premiers herboristes savaient lesquels utiliser pour se soigner.

Je trouve ça magique.

Aujourd’hui, la science prouve qu’ils avaient souvent raison, ce qui me conforte dans l’idée de continuer à faire vivre leurs savoirs, leurs remèdes.

Parmi ces pionniers, vous connaissez sûrement la grande Hildegarde von Bingen.

 

Son nom est encore bien connu aujourd’hui, puisque des jardins, des domaines, des écoles et bien d’autres organisations le portent encore !

Pour cette religieuse, le corps de l’homme est une sorte de miroir du fonctionnement de la nature. Elle disait souvent :

« L’homme ne peut pas être séparé de la nature »

Ils sont indissociables. Dans sa vision du monde, l’homme et la nature sont deux créations divines qui ne peuvent vivre qu’ensemble.

Je partage son point de vue.

Elle a écrit de nombreux livres dans lesquels elle décrit sa vision du monde et les différentes interactions entre les Hommes, les plantes, animaux, etc. Aujourd’hui encore, environ 800 ans plus tard, elle reste une référence dans le milieu de l’herboristerie.

D’ailleurs, en 2012, elle a été élevée au rang de Docteur de l’Église ! Seules 37 personnes ont été sacrées docteurs de l’église, et parmi celles-ci, seulement quatre femmes.

De nombreux livres récents regroupent des recettes élaborées par cette femme remarquable pour les remettre au goût du jour.

Dans certaines pharmacies naturelles, on peut trouver ses mélanges de thé ou certains de ses vins, comme le vin de scolopendre, le « scolovin », ou encore le vin des cardiaques.

C’est un célèbre remède traditionnel dont vous avez peut-être déjà entendu parler !

Du persil, dans le vin !

Sa recette de vin des cardiaques a pour but de réguler l’activité du cœur.

En plus, il est facile à réaliser chez soi, parce qu’il ne contient que 4 ingrédients : du vin, du vinaire, du persil et du miel.

Le vin rouge contient du resvératrol, une molécule contenue naturellement dans le raisin. En fait, la vigne génère cette molécule pour se défendre contre les champignons.

Elle a des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antiagrégantes qui limiteraient la formation de plaque d’athérome, ces dépôts graisseux qui obstruent les artères.

Mettre du persil dans du vin peut paraître étonnant, et pas du goût de tout le monde. Mais lorsque l’on sait que le persil contient :

  • Des flavanoïdes et des caroténoïdes, des antioxydants qui préviennent certaines maladies cardio-vasculaires,
  • Du fer, qui aide à la fabrication de globules rouges et au transport de l’oxygène dans le sang,
  • De la vitamine K, qui joue un rôle dans la coagulation sanguine,
  • Du manganèse, utile à la production de globules rouges, entre autres choses,
  • Et d’autres bienfaits

On comprend mieux son utilité pour le muscle cardiaque [1]!

Le vin des cardiaques

Cette recette de l’abbesse Hildegarde von Bingen a été reprise par Maria Treben, une autre femme très connue dans le milieu de l’herboristerie.

Il est indiqué en prévention ou en cure, à raison d’une à trois cuillères à soupe par jour, après les repas, pour calmer les palpitations, les douleurs ou faiblesses cardiaques, après une grippe ou une angine.

Même si le vin est cuit et élimine une partie de son alcool, il en reste tout de même ! Ce qui fait que ce n’est pas conseillé pour les personnes qui ont des insuffisances hépatiques, qui souffrent d’alcoolisme ou d’une cirrhose ou encore pour les femmes enceintes.

C’est difficile (pour ne pas dire impossible) d’en trouver dans le commerce… Heureusement, la marche à suivre est très simple !
prenez :

  • ½ litre de vin rouge
  • 5-6 tiges de persil frais (avec les feuilles)
  • Une cuillère à soupe de vinaigre de vin
  • 150 g de miel

Commencez par faire cuire le vin une dizaine de minutes, avec le persil et le vinaigre.

Au bout de ces dix minutes, sortez du feu et laissez refroidir (à environ 60 degrés Celsius) avant d’ajouter le miel ! Si on chauffe trop le miel, il perd ses propriétés et ne garde que le sucre.

Mélangez bien. Dans une bouteille propre, stérilisée à l’eau chaude ou à l’alcool à 90°, versez votre préparation en la passant à travers une passoire.

Et c’est prêt !

Le mieux est de la conserver à l’abri de la lumière. Comme le vin réduit à la cuisson, vous obtenez une petite quantité de vin des cardiaques et évitez ainsi, de l’oublier dans un coin et de le laisser tourner.

Ce vin a un goût à la fois acidulé, à cause de la présence du vinaigre. Bizarrement, son goût me fait un peu penser à du vinaigre de pomme.

En revanche, il termine sur une note sucrée, grâce au miel qu’il contient.

C’est un goût surprenant, on ne remarque presque pas le persil ! Heureusement, pour ceux qui n’aimeraient pas son goût, il ne faut en prendre qu’une cuillère à soupe à la fois.

Si les recettes d’anciens remèdes comme celui-ci vous intéressent, n’hésitez pas à m’en faire part, j’en trouverai d’autres à partager avec vous !

À très vite,

Mathilde Combes

 

sources :

[1] https://www.phytonut.com/blog/persil-bienfaits-vertus/