La saison des cerises commence enfin ! ça m’amuse de regarder les gens faire le concours de qui crache le plus loin son noyau en soufflant le plus fort possible… Ma méthode est plus subtile, mais très efficace ! 

Quand le noyau est encore un peu recouvert de chair de cerise, je le prends dans ma main, et je le coince entre le pouce et l’index. Avec ma deuxième main, j’entoure la première pour presser le plus fort possible, comme ceci :

Soudain, sous la pression, le noyau décolle ! Et à quelle vitesse… 

C’est mon papa qui m’avait montré cette méthode quand j’étais enfant. Encore aujourd’hui, je souris en repensant à nos concours de lancer de cerises : c’était un vrai rituel.

La deuxième vie des noyaux

Quand on pense à un fruit, ce qui nous intéresse en premier, c’est sa chair. Et une fois qu’on l’a mangée, on se fiche pas mal de son noyau, ses pépins, sa peau…

Pourtant, certains noyaux méritent qu’on s’y intéresse de plus près. 😊

Faites des bouillottes avec vos noyaux !

Prenons nos noyaux de cerise ; si vous n’êtes pas très portés sur la compétition de lancer de noyaux, vous pouvez leur trouver une autre utilité.

Les noyaux de cerises font de supers coussins qui ont la capacité d’absorber la chaleur ou le froid. Si vous mettez un coussin rempli de noyaux de cerise au micro-ondes ou au four, il emmagasine de la chaleur et reste chaud longtemps, comme une bouillotte, mais sèche.

La difficulté principale pour réaliser un tel coussin est de bien nettoyer les noyaux. Il est nécessaire de les rincer plusieurs fois et de les frotter. Ensuite, il faut un peu de patience pour qu’ils soient bien secs avant de les utiliser. 

Ensuite, vous n’avez plus qu’à mettre votre coussin dans un four préchauffé à 80°C (pas plus chaud, vous risqueriez d’abîmer le tissu du coussin !) pendant une quinzaine de minutes pour profiter de son effet !

Une chaleur plus douce que celle des bouillottes 

Contrairement aux bouillottes qui fonctionnent avec de l’eau chaude, ces coussins de noyaux diffusent une chaleur plus douce. Vous ne risquez pas de vous brûler ou de les trouver trop chauds.

En plus, ils s’adaptent super bien à la forme de votre corps. Les noyaux permettent une grande mobilité : vous pouvez le placer absolument n’importe où. Et si vous trouvez les noyaux de cerise trop gros, voire désagréables, les pépins de raisin peuvent remplir la même fonction !

Vous pouvez le mettre dans votre lit, pour avoir chaud aux pieds pendant les froides nuits d’hiver, vous en servir pour chauffer des muscles douloureux en douceur ou simplement le poser sur votre ventre pour calmer des crampes ou des douleurs menstruelles. 

La liqueur de noyaux d’abricot

Quant aux noyaux d’abricot (qui arriveront un peu plus tard), vous pouvez en faire de la liqueur. En plus, c’est délicieux ! Ça a un goût qui rappelle l’amande amère et l’amaretto. Et ce n’est pas difficile à faire.

Commencez par rincer rapidement vos noyaux (ce n’est pas grave s’il reste de la chair autour). Mettez une dizaine de noyaux dans un bocal avec 10 cl d’eau de vie et 60 gr de sucre. Puis, refermez le bocal pour le laisser macérer 2 mois. Une fois ce temps écoulé, vous pouvez ajouter 1 cl de cognac et le laisser macérer un mois de plus 😊. Il ne reste plus qu’à le filtrer en le transvasant dans une autre bouteille.

Gardez des noyaux pour vos confitures

Les noyaux sont souvent écartés des recettes de confiture alors qu’ils ajoutent un goût fabuleux d’amande amère ! Ils sont assez difficiles à récupérer (il faut taper sur le noyau avec un marteau ou essayer de le rompre avec un casse-noix) mais le résultat en vaut la peine. Lorsque vous réalisez une confiture d’abricot, ajoutez quelques amandons (l’espèce d’amande contenue dans le noyau). 

ATTENTION : les amandons d’abricots contiennent naturellement du cyanure ! Il n’y a aucun souci à en ajouter quelques-uns à votre confiture, mais ne les consommez pas en “masses” de manière régulière1.

Vous pouvez utiliser une petite dizaine d’amandons pour 1 kilo d’abricot et 650 g de sucre. Portez vos fruits à ébullition avec le sucre et 10 cl d’eau. Puis laissez macérer environ 8 heures à température ambiante.

Cassez les noyaux pour récupérer les amandons et enlevez leur peau. Au bout des 8 heures, retirez les abricots pour ne faire cuire que le sirop pendant 10 minutes. Ajoutez ensuite les fruits et les amandons. 

Faites cuire jusqu’à ce que la confiture prenne et mettez-la en pot dès que vous avez la consistance souhaitée. 

Vous verrez, votre confiture sera encore meilleure, avec cette note subtile d’amande amère. 

Et quand ça ne se mange pas ?

Tous les noyaux ne sont pas comestibles. Cela ne signifie pas qu’ils sont inutiles pour autant (même si pour nous, c’est plus compliqué à exploiter). 

Je sais que les noyaux de prunes sont appréciés en cosmétique. Une fois broyés, ils servent d’exfoliant dans diverses lotions. Mais je vous avoue que je n’ai pas encore testé moi-même… 

Si vous avez une petite presse à huile chez vous, vous pouvez extraire l’huile des pépins de pamplemousse !

C’est une huile de soin très appréciée pour faire circuler les graisses stockées par le corps ainsi que les rétentions d’eau. 

Sinon, il y a toujours la possibilité de les planter ! Les résultats sont parfois (souvent) aléatoires, mais c’est vraiment très satisfaisant quand ça fonctionne.

D’ailleurs, je fais pareil avec pas mal de choses, comme les racines de curcuma, le gingembre ou les oignons : je replante tout ce qui peut l’être. Je n’aime pas jeter à la poubelle.

Vous non plus, ne laissez plus vos noyaux finir à la poubelle. Les quelques utilisations que je viens de passer en revue ne sont de loin pas les seules qui existent. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les partager avec moi dans les commentaires ! 

 

A très vite,

Mathilde Combes

 

Source : 

[1] : ANSES, « Amandes d’abricots : un risque d’intoxication au cyanure », https://www.anses.fr/fr/content/amandes-dabricots-un-risque-dintoxication-au-cyanure