fleurs

Ci-dessus, c’est avant…

Et voilà après !

peinture florale

Aujourd’hui plutôt que de mettre vos fleurs dans un vase je vous propose de les utiliser comme des pigments naturels. 

Ci-dessus vous voyez du coquelicot, des bleuets, de la porcelle enracinée.

En fait toutes les fleurs, sauf les blanches, contiennent des pigments qu’on peut transformer en peinture. Grâce aux pigments qui donnent leurs belles couleurs aux pétales.

Par contre, toutes n’en contiennent pas assez.

Alors voilà celles que je vous conseille, pour commencer, parce qu’elles sont très concentrées en pigments, plus faciles à transformer en peinture.

Pour le pourpre : le coquelicot (Papaver rhoeas)

peinture coquelicot

Méfiez-vous, la couleur de la « peinture de fleurs » est souvent différente à l’arrivée de celle des pétales du début !

Le coquelicot est le parfait exemple : ses pétales rouge vif donnent une peinture pourpre violacé, beaucoup plus « bleutée » qu’on n’aurait imaginé.

Pour le coquelicot faites une extraction à froid. Vous allez voir, c’est facile.  Il faut broyer les pétales directement dans de l’eau (froide). Voilà comme je fais.

1.    Mettez les pétales (sans le pistil) dans un mortier.

peinture pétales coquelicot

2.    Recouvrez-les d’environ 3 cuillères à soupe d’eau froide 

peinture naturelle coquelicot

3.    Écrasez les pétales avec des mouvements circulaires du poignet 

peinture coquelicot

4.    Filtrez le mélange avec un tamis 

peinture coquelicot

Vous pouvez commencer à peindre tout de suite 🙂 !

Bleuet : ne faites pas comme moi

La première fois que j’ai tenté la couleur bleue… il y a eu un petit raté. J’ai testé la technique la plus classique, en faisant bouillir les pétales de bleuet, Centaurea cyanus. Et je me suis retrouvée avec… une peinture verdâtre au lieu d’un beau bleu intense. Regardez, on la voyait à peine sur le papier !

peinture naturelle bleuet

Mon conseil est aussi de tenter la méthode « à froid », comme pour le coquelicot.

1.    Détachez les pétales de bleuet de leur tige.

peinture pétales bleuets

Attention, le bleuet est une espèce « fragile » qui tend à disparaître dans certains écosystèmes, cueillez-en donc seulement une petite quantité. 10 tiges suffisent pout cette recette !

2.    Mettez-les dans un mortier avec une petite quantité d’eau 

3.    Broyez les pétales pendant 5 minutes, puis filtrez.

Pour le jaune : la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata)

Avec la porcelle la peinture a exactement la couleur des pétales.

peinture jaune porcelle

La porcelle est la fausse cousine du pissenlit. Souvenez-vous, je vous avais montré la différence entre les deux : la porcelle a des fleurs plus petites, et des feuilles plus poilues, et luisantes.

J’en ai ramassé parce qu’il y en avait de belles quantités chez moi, mais si vous avez encore du pissenlit, ça marche aussi très bien !

porcelle pissenlit
A gauche une rosace de pissenlit, à droite une rosace de porcelle 

Pour la porcelle et le pissenlit, préférez une infusion à chaud. Ça marche mieux et ça ne dénature pas les pigments jaunes, qui vireront tout juste à l’orangé.

1.    Détachez les pétales de leur tige 

peinture jaune naturelle fleur

2.    Recouvrez d’un petit verre d’eau, et laissez bouillir 10 minutes

peinture florale porcelle

Attention, plus vous ajouterez d’eau… moins la couleur sera « intense ».

3.    Filtrez avec un tamis ou une étamine 

peinture naturelle jaune

Enfants, petits-enfants et grands parents

La peinture de fleurs a un peu les mêmes propriétés que l’aquarelle. Elle est très « légère » sur le papier, et permet de faire de beaux dégradés. Si vous avez un peu de papier « à grains » / papier canson, c’est mieux !

Pour les plus petits, ils peuvent en mettre partout sans problème, aucun risque de produits chimiques dans la bouche, sur les doigts… Et ça part très bien avec un peu d’eau et de savon.

Et sans fleurs ?

Surprise : on peut utiliser des tas d’ingrédients du frigo pour faire d’autres peintures. Pas nécessairement besoin de fleurs !

–    Une betterave rouge crue ou cuite, pressée, fonctionne très bien pour les couleurs pourpres, vous pouvez la râper simplement, puis récupérer le jus en pressant bien dans un tamis. Pas besoin de cuisson pour le coup, vous pouvez directement plonger votre pinceau dedans !

–    Un sachet de thé noir déjà infusé sera parfait pour l’utiliser en couleur de fond. Le thé qui s’en échappe donne une couleur ocre-brune qui « rend » très bien sur papier.

Vous me direz des nouvelles de vos peintures de fleurs j’espère !

A très vite,

Mathilde Combes