Chère lectrice, cher lecteur,

Imaginez partir marcher un jour ou deux dans les bois… sans sac.

Avancer librement sous les arbres, sans avoir besoin de se trimballer un demi-kilo de matériel ; du papier toilette, de la crème solaire, des répulsifs, des barres de céréales…

Et remplacer tout cet équipement compliqué par des choses naturelles, que vous pourrez cueillir juste en tendant le bras ! Voilà l’expérience que je vous propose aujourd’hui : 5 outils à trouver directement dans la nature 🙂

1.    Le savon

Au cas où vous auriez envie de vous laver les mains ou de rincer votre linge sans devoir amener votre petite savonnière avec vous… C’est la saison de floraison d’une plante très particulière : la Saponaire.

saponaire

Chaque sommité fleurie est remplie de saponine, une substance qui la fait mousser exactement comme du savon !

Ce que je fais, c’est que je réduis les fleurs en bouillie entre mes mains, avec un peu d’eau de rivière (ou à défaut de bouteille d’eau 🙂), vous verrez ça mousse pas mal si vous pressez bien les tiges entre vos doigts.

saponaire savon

Pour se nettoyer le visage, ou juste les mains avant de mettre un pansement, ou de manger, c’est parfait !

2.    La barre de céréales

Vous voyez la barre un peu sucrée qui finit toujours en miettes à la fin de la randonnée ? Pour cette fois-ci, pas besoin de l’emporter avec vous.

En cette saison surtout, les bois sont remplis d’encas largement suffisants pour vous redonner un peu d’énergie ou couper les petites faims.

–    Pour le sucre et le peps : des mûres, qui arrivent à maturité en ce moment. Cherchez-les surtout à l’orée du bois, elles ont quand même besoin de soleil pour être bien sucrées et bien noires

mûres

–    Pour les protéines et l’énergie de fond… Des graines d’orties !  Pile en ce moment, toutes orties montent en graine et produisent de petites grappes jaune pâle, connues pour leurs propriétés stimulantes. Ne vous inquiétez pas, à la différence des feuilles et de la tige d’ortie, elles ne piquent pas du tout !

Ce que je fais, c’est que j’en cueille une belle grappe, avant de la rouler entre mes doigts pour en faire une sorte de boule, puis je la mets en bouche en mâchant bien. Le goût est étonnamment doux, presque fruité.

graines orties

3.    La corde/ les lacets

J’avoue, celui-là je le cite juste pour le plaisir, ça ne m’est jamais vraiment arrivé de me retrouver en manque de lacets pendant une rando 🙂

Mais je trouve ça fou, alors je vous en parle : il y a une plante très fibreuse qui, tissée correctement, se transforme en ficelle hyper résistante… La ronce !

lacet ronce

Youtube : @Isaraok

Pour faire votre corde végétale :

1.    Coupez une tige de ronce assez longue et enlevez ses épines et ses feuilles, choisissez-en une avec le moins de nœuds possible, c’est plus facile à tresser.

 

2.    « Ouvrez » la tige en deux avec un couteau de poche, et retirez l’intérieur pour ne garder que l’enveloppe verte, c’est ça qui servira de base à votre corde.

lacet ronce

Youtube : @Isaraok

 3.    Soit vous pouvez les utiliser telles quelles, elles seront déjà très résistantes :

ficelle ronce

Youtube : @Isaraok

 Soit vous pouvez les tresser, elle résisteront encore mieux à la traction !

ronce tressée

Youtube : @Isaraok

 Plus elles seront sèches, plus elles deviendront résistantes. J’ai même vu un homme se faire des lacets avec, je vous mets la photo parce que c’est fou :

Vous pouvez regarder sa vidéo ici.

4.    Le spray apaisant anti-piqûres

Celui-là est beaucoup moins superflu que le précédent. En fait, l’été, rares sont les fois où je reviens de promenade sans la moindre piqûre. Avec l’humidité ambiante et la chaleur, les moustiques et autres araignées ont tendance à être un peu agressifs et à mordre tout ce qui bouge !

Plutôt que d’amener un spray chimique dans la nature, je vous propose de trouver sur place ce qui peut calmer vos piqûres, brûlures, etc…

Je vous présente LA feuille calmante par excellence :

Le grand plantain ! De forme plutôt ronde, marquée de 5 lignes verticales

grand plantain

Mais ça marche aussi avec le plantain lancéolé, en forme de lance.

plantain lancéolé

Réduisez une feuille en bouillie entre vos doigts (vous pouvez aussi la mâcher, ce sera plus efficace, à condition que les feuilles ne soient pas souillées) jusqu’à ce qu’elle se transforme en une petite purée verte et humide : posez-la ensuite sur la piqûre ou la zone de démangeaison en massant avec de petits mouvements circulaires. Dans les minutes qui suivent, vous sentirez le soulagement !

Et ça marche aussi pour les brûlures d’ortie, l’eczéma…

5.    Le papier toilette (si,si)

Je suis très sérieuse 🙂 Le papier toilette fait partie des choses les moins pratiques à transporter. Ça prend beaucoup trop de place dans le sac, il suffit de mettre une bouteille d’eau à côté et il devient vite inutilisable, se compacte avec le poids du reste du sac et surtout, ça ne se laisse pas dans la nature…

Bref, on est content de l’avoir avec soi, mais pas nécessairement de devoir le trimballer 🙂

Alors voilà les feuilles les plus adaptées, sans risque d’irritations, assez larges et faciles à trouver :

–    Le bouillon blanc (l’idéal)

bouillon blanc

Ses longues feuilles sont recouvertes d’un duvet étonnamment doux, parfait pour éviter les irritations 🙂

Difficile de le rater à cette saison, sa fleur est gigantesque et d’un jaune hyper pétant :

bouillon blanc fleurs

Il pousse spontanément sur les sols bien calcaires, au pied des murets, au bord des chemins… Ouvrez l’œil ! 🙂

–    Les feuilles de noisetier, (un peu moins douces mais plus faciles à trouver)

noisetier

En ce moment, elles sont assez faciles à repérer grâce aux petites noisettes vertes qui grandissent sur les tiges.

On ne le voit pas nécessairement sur cette photo, mais elles sont recouvertes d’un très fin duvet, qui rend la feuille douce et très « glissante ».

À essayer !

J’espère que vous me direz si vous essayez une de mes 5 « plantes-outils », ou si vous avez d’autres petits trucs à vous pour partir marcher sans s’encombrer,

Belle journée à tous,

A très vite,

Mathilde Combes