foret

Vous connaissez peut-être ce sentiment un peu morose quand vous avez passé trop de temps en ville.

L’atmosphère grise et froide vous tend.

Le stress des transports vous prend à la gorge.

Vous êtes épuisé en rentrant chez vous, avec un léger mal de tête.

La nature n’est pas réservée à ceux qui ont une forêt !

Un petit livre m’a fait ouvrir les yeux sur la ville… que je ne regardais même plus.

L’idée est simple :  nous faire remarquer toutes les plantes qui poussent sur le béton, là, juste autour de nous..

Sur des friches. Des parkings.  Des terrains vagues. Des voies ferrées… des endroits qu’on ne regarde même plus parce qu’on pense qu’ils sont laids et sans intérêt.

friche train

Rien que sur ce petit carré abandonné, le long d’une vieille ligne de train j’ai trouvé…

…des vergerettes annuelles, du séneçon, des graminées, de l’achillée, de la morelle noire…

Tout ça sur une parcelle laissée à l’abandon !  Que personne n’utilise ! Et que je ne voyais même pas.

Ce livre m’a aidée à voir même en ville cette nature qui me manquait tant. 

J’ai ouvert l’oeil

Résultat :  je n’ai jamais autant regardé mes pieds en marchant.

Samedi j’étais en ville justement, chez un ami. Je suis partie acheter du pain et suis revenue 2h plus tard avec une dizaine de tiges, de feuilles et de petites graines qui débordaient de mes poches.

Chaque sortie est devenue comme un prétexte pour agrandir ma collection. Quand je rentre, j’ouvre ce fameux livre dont je vous parle. Et je cherche patiemment entre les pages l’espèce que je viens de ramasser.

C’est idiot à dire, mais dans ces promenades, on retrouve exactement le même plaisir que celui de chercher des champignons dans les bois :

L’œil est à l’affut. Il s’émerveille de presque rien.

Je découvre des endroits où je ne me serais JAMAIS baladée autrement.

Et je cueille des plantes que je trouve belles, étranges, sauvages.

Elles ne « servent » à rien, elles font du bien

Alors, il est préférable de ne pas manger ces « plantes du béton ». Elles risqueraient d’être intoxiquées par les vapeurs de la ville, le CO2, le goudron…

Mieux vaut ne pas en faire un usage médicinal non plus.

Comme beaucoup de choses essentielles dans la vie, elles ne « servent » à rien.

Enfin pas directement… Elles font mieux que nous nourrir ou nous soigner : elles nous font lever les yeux de notre petite routine et du béton gris de la ville. Elles font du bien. 

Les stars des « mauvaises » herbes

Voilà celles que je préfère, parmi celles qu’on croise le plus souvent sous nos latitudes :

  • La vergerette annuelle, qui fleurit même en plein mois de décembre. (Elle est beaucoup plus solide qu’elle n’en a l’air… Ses petites fleurs sont en fait des dures à cuire !)

vergerette

  • La morelle noire, toxique mais magnifique

morelle

  • Asplénium ceterach, la spécialiste des murets, qui peut vivre presque sans terre

aspleniul

Il y en a des dizaines, des centaines d’autres.

Une fois qu’on commence à les chercher, on a du mal à s’arrêter, vous verrez…

Bonnes promenades en ville,

A très vite,

Mathilde Combes

PS : Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, c’est ce livre-là :

livre

Flore des friches urbaines, Audrey Muratet et Marie Pellaton, Xavier Barral, Paris, 2017