J’habite proche d’une grande ville.
Et ce qui m’a toujours marqué, c’est l’état déplorable des sols.
La pollution des sols, un enjeu de taille qui nous concerne tous
On n’en a pas forcément conscience, mais de nombreux facteurs de pollution sont à prendre en compte : activités industrielles, trafic routier et aérien, chauffage, utilisation inadaptée de produits phytosanitaires, d’engrais chimiques ou de cendres dans les jardins potagers, incinération sauvage de déchets, etc…
Cette pollution se retrouve même dans nos espaces verts en ville, qui sont construits directement sur d’anciens sites industriels.
Ces mêmes sites où, au fil des décennies, des tonnes de déchets toxiques se sont infiltrés dans le sol.
Arsenic, zinc, plomb, cuivre, la liste est bien trop longue… Et les risques bien réels…
Lorsqu’il pleut, certains de ces métaux atterrissent dans les nappes phréatiques et ruissellent jusqu’aux océans. On en retrouve même dans les huîtres ! [1]
A côté de chez moi, mes amis jardiniers ne peuvent même plus manger leurs récoltes tellement leur sol est toxique.
Et on ne sait pas tout… Les scientifiques peinent à comprendre toutes les répercussions engendrées par ces toxines. Ils évoquent même des risques sanitaires rien qu’en respirant des poussières contaminées…
La dépollution des sols est donc un enjeu de taille qui nous concerne tous.
Claude Grison, une chimiste aguerrie de l’université de Montpellier a pris la situation en main. Elle a découvert une technique 100% naturelle et renouvelable pour dépolluer les sols !
L’extraction végétale des polluants
Elle utilise des plantes hyperaccumulatrices. Ce mot un peu barbare désigne des plantes capables de stocker de grandes quantités de métaux dans leurs tissus.
Chaque métal peut être traité par une plante spécifique. A croire que la nature s’était déjà préparée à réparer nos bêtises !
Par exemple, l’Anthyllis vulneraria est capable d’absorber des quantités records de zinc dans ses fleurs et ses feuilles. En plus, elle enrichit le sol en azote et facilite ce faisant l’installation d’autres plantes sur les sites dégradés.
Pour les cours d’eau, Claude Grison préconise plutôt la Jussie d’eau.C’est une plante invasive qui peut nous être de quelque utilité car ses racines sont d’excellents filtres à métaux! Et en prime, elle est plutôt jolie 🙂
Mais une fois récoltées, ces plantes posent problème.
Que faire de végétaux remplis de métaux lourds et polluants ? Les manger ? Bien sûr que non…
Les brûler pour en faire de l’énergie ? Non plus, car tout le métal qu’elles ont filtré se retrouverait dans l’air qu’on respire.
La solution presque miracle
C’est ici que l’ingéniosité de Claude Grison entre en jeu ! Avec son procédé, elle transforme les plantes capables d’accumuler naturellement les métaux lourds en éco-catalyseur.
C’est très technique, mais en gros, un éco-catalyseur est un accélérateur de réaction chimique. Grâce à lui, les réactions sont facilitées et plus rapides. Dans l’idée, elles prennent quelques heures au lieu de plusieurs jours.
Pour fabriquer un éco-catalyseur, les plantes sont broyées et incinérées pour obtenir une poussière composée principalement de métaux lourds (qui eux ne brûlent pas).
Ces métaux sont ensuite récupérés et utilisés par les industries chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques.
Mais selon l’ADEME (l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), il faudrait plus de 50 ans pour dépolluer un sol avec cette technique… ça peut paraître long à l’échelle de notre vie, mais pas à celle de notre planète !
De plus en plus, on cherche à dépolluer et verdir nos villes, c’est un rêve qui se rapproche !
En attendant, continuez à semer, cultiver et récolter !
Même si nos villes font des efforts, je trouve qu’on manque encore de verdure (on n’en a jamais assez !)
En ces temps caniculaires, les plantes sont un vent de fraîcheur dont on ne peut se passer ! 🙂
A très vite,
Mathilde Combes.
Sources :
[1] https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-nantes-une-etude-inedite-sur-la-pollution-des-solshttps://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/claude-grison-remporte-le-prix-de-linventeur-europeen-de-lannee-0
https://lejournal.cnrs.fr/diaporamas/elle-depollue-les-sols-et-leau-grace-a-des-plantes
J’aime beaucoup votre information! Merci.
Merci pour ces informations savantes qui font du bien !👍
Comment se procurer ces plantes ?
Encore merci
Je viens de lire l’article sur les plantes dépolluantes et ma question est la suivante : si je plante dans ma mare cette fameuse jussie d’eau, après qu’est-ce-que j’en fais ?? Faut il l’envoyer que part ? Où ?
Merci pour votre retour
Bonjour Mathilde. Je lis régulièrement vos mails, très intéressant, blindés de conseils mais malgré la volonté, supporteraient des infos plus précises. Est ce que sur vos revues on peut trouver le sujet ? Merci. Belle journée. Eliane
Merci pour ce tres interessant article ou la nature repare les betises des hommes ! Il y a d autres solutions trouvees par des scientifiques par ex. Pour la radioactivite et la pollution des mers. Esperons aussi que nous arreterons enfin ces differentes attaques contre la Nature.
BJ.Mathilde . J aime beaucoup lire vos lettres conseils..👍👍👍😍 . Sur les plantes comestibles ou non !!? Et je prends des notes…continuez à nous écrire c’est très intéressant.. enfin pour moi… merci et bonne journée à vous.👍🤔🤔😉😉
Bonjour Mathilde,
Juste un petit mot !
Savez-vous que des sols pollués, même aux métaux lourds, sont facilement depolués naturellement grâce aux champignons qui absorbent tout ce qui est mauvais ?
J’ai appris cela dans une vidéo sur Youtube.
C’est à vérifier biensûr.
Bien cordialement,
Sylvie
Moi je reste aux Quebec et jairai savoir si ont peu trouver de t’ai livre ou pour recevoirdes prys du cous de tais recette
très intéressant et très instructif
Merci Mathilde pour des infos qui ne sont pas alarmistes
A quand des journaux de BONNES NOUVELLES
Je veux bien que les jussies dépolluent, mais que d’inconvénients causés par ces plantes exotiques envahissantes exogènes ! ,… Elles n’ont rien à faire dans nos contrées, ne sont consommées par aucune espèce animale et appauvrissent les milieux. Elles étouffent les secteurs aquatiques, entravent la libre circulations de l’eau, des poissons, des engins de navigation. Elles réchauffent les milieux aquatiques, bloquent l’écoulement des sédiments, accélèrent le comblement des plans d’eau, des eaux stagnantes. Et que dire du coût des travaux pour essayer de limiter leur extension, leur expension !
Là où elle s’implante c’est souvent une véritable catastrophe sans parles de l’entrave aux loisirs : pêche, navigation, baignade,…. Cette plante a été qualifié de ‘ conquérante ‘, de ‘ colonisatrice ‘,….
Alors, restons prudents quand on parle de quelque chose que l’on ne connaît pas bien et dont ne mesure pas les effets, les conséquences,…
Cordialement,
C.C.
Merci pour les références précises. Je savais que les plantes fixaient les matériaux catastrophiques, mais j’ignorais la catalyse. Entre les deux, concrètement, où dépose-t-on les plantes polluées ?