feu cheminée

Châtaigner, chêne, hêtre, orme, bouleau… On peut faire feu de tout bois, paraît-il.

Et c’est vrai !

Mais on oublie parfois que tous les bois ne donnent pas le même feu.

A chaque essence d’arbre sa façon propre de se consumer, de crépiter, et de chauffer votre foyer… et sa flamme particulière.

Je voulais vous aider à vous y retrouver : quel bois dure le plus longtemps ? Quel est le plus adapté aux cheminées ouvertes ? Quel est celui qui s’embrase le plus facilement pour commencer un feu ?

Ce n’est pas la taille qui compte

Le « pouvoir chauffant » (on dit calorifique, mais je trouve ce mot laid) d’une bûche n’a rien à voir avec sa largeur ou sa taille.

En fait, ce qui compte c’est la densité du bois.

Plus le bois est dense, plus il produit sa douce chaleur longtemps. Et plus il est cher malheureusement, si vous devez l’acheter.

Peu chauffants et encrassants : fuyez les résineux

La première chose à éviter si vous cherchez à chauffer votre maison, ce sont les essences de bois très peu denses, les résineux, qui s’embrasent à toute vitesse :

–    Pin
–    Sapin
–    Epicéa
–    Mélèze
–    Cyprès

Ils poussent beaucoup plus vite que les feuillus à bois dur, et c’est justement pour ça qu’ils sont moins chers.

Je préfère personnellement m’en passer pour plusieurs raisons :

  • ils chauffent à peine
  • leur combustion est trop rapide et la montée en température qu’ils provoquent peut même être dangereuse : la chaleur vive peut déformer les conduits ou les pièces de votre poêle
  • ils encrassent les vitres et les conduits à cause de la résine qu’ils contiennent. Et par ailleurs plus votre poêle s’encrasse, plus les risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone sont grands.

En résumé : j’évite les résineux dans mon poêle !

Par contre, c’est un très bon allume-feu. J’en garde pour faire démarrer la première flamme, puis j’enchaîne avec d’autres bois.

Le trio idéal pour chauffer durablement, en foyer fermé

Donc si vous cherchez du bois de chauffage, regardez d’abord du côté des essences d’arbres les plus denses.

En foyer fermé, le top du top pour produire une chaleur durable ce sont ces trois feuillus durs :

–    Le hêtre
C’est un peu le bois idéal. Pas d’étincelles ni de crépitements avec projections. Il s’enflamme facilement et permet une longue combustion avec des braises intenses et durables.

–    Le chêne
Là aussi, on a affaire à un bois qui produit des braises durables, qui ont un fort pouvoir calorifique. Gardez-le par contre pour une utilisation en foyer fermé : comme ce bois contient beaucoup d’acide tanique, il peut dégager des odeurs assez désagréables dans la pièce si vous l’embrasez à ciel ouvert.

–    Le charme 
Cette essence est celle qui a le plus haut pouvoir calorifique. Il éclate peu, et ne produit pas d’étincelles. Par contre il est plus difficile à trouver.

Pour une cheminée ouverte, misez sur de belles flammes

Les bois à étincelles sont un peu la bête noire des cheminées ouvertes. Leurs petites escarbilles enflammées atterrissent souvent sur les tapis, les canapés, les parquets…

Le roi de ces projections dangereuses, c’est le châtaigner. Ce n’est pas un mauvais bois de chauffage, mais je gardez-le bien à distance de votre feu ouvert.

Pour moi, c’est le bouleau qui fait le meilleur bois en cheminée ouverte :

–    Ses flammes ont une jolie couleur bleutée
–    Il se consume tranquillement mais sûrement, pas besoin de recharger le foyer toutes les deux minutes
–    Il n’« éclate» pas
–    Et surtout, il a une odeur délicieuse, chaude et enveloppante. Bien meilleure que celle de beaucoup d’autres essences.

Des dizaines d’autres font aussi l’affaire (érable, orme, frêne, acacia…), mais leur flamme est moins belle à regarder et leur odeur moins prononcée.

1 bûche bien sèche vaut 3 bûches humides

C’est un conseil tout bête car vous le saviez, mais je pense qu’il est essentiel : le bois trop humide « prend » mal, il encrasse les conduits, et fait gaspiller du bois (vous avez besoin de plus de bois humide pour chauffer à la même température).

En plus, il dégage beaucoup plus de substances polluantes qu’un bois bien sec.

Quelques conseils donc :

1.    Si vous achetez votre bois de chauffage, faites-le un peu en avance, pour avoir le temps de le laisser sécher à l’air libre (si le stock est de mauvaise qualité, il arrive parfois que les bûches soient mal séchées).

2.    Entreposez-le dans un endroit sec de préférence, abrité des intempéries.

3.    Remplissez votre porte-bûches avec votre bois pour la journée, et mettez-le à côté de votre poêle : il finira de « sécher » vos bûches avant que vous les brûliez.

Pour ma part je sais que mon bois est sec quand l’écorce se détache facilement et que les bûches font un son plus clair quand elles s’entrechoquent.

Si le bois est encore humide, il fera un son mat, très léger ; s’il est sec, le bruit résonne bien 😃

J’ai entendu parler de beaucoup d’autres techniques pour vérifier que son bois est sec (dont une très étrange, avec du liquide vaisselle, elles sont toutes valables ! Le mieux est que chacun trouve la sienne !

À très vite chers lecteurs,

Mathilde Combes