Pour un Noël réussi, il n’y a que deux conditions à remplir : la première, c’est de s’entourer de personnes que l’on aime. La seconde, c’est de trouver quelque chose qui leur donne envie de rester.
Pour cette dernière, j’ai quelque chose à vous proposer. 😊
S’il y a une boisson que j’associe aux fêtes de fin d’année et aux marchés de Noël : c’est le vin chaud ! Il y a deux ans déjà, je vous avais donné ma recette de vin chaud un peu différent, avec des épices sauvages que l’on trouve chez nous, en cette période.
Si vous l’avez manquée, retrouvez-la un peu plus bas.
Des épices de Noël, à côté de chez vous
Comme vous le savez, pour préparer un vin chaud, il faut du vin, de l’eau, du sucre et des épices, comme de la cannelle, du gingembre et des clous de girofle et du poivre.
Pour remplacer le gingembre, je me mets à la recherche d’angélique sauvage (Angelica sylvestris).
Elle se trouve dans des bois humides. Lorsqu’elle est au sommet de sa croissance, elle mesure jusqu’à 2 mètres de haut. En ce moment, vous pouvez la reconnaître à sa tige cylindrique à l’intérieur creux. Elle possède des feuilles ovales, encadrées de petites dents.
Lorsque vous frottez ses feuilles, vous pouvez sentir un parfum chaud et musqué, proche de celui du gingembre. Dès que vous l’avez repérée, tirer sur sa tige, proche du sol, pour déterrer ses racines. Ce sont elles que vous utiliserez pour votre vin chaud.
En ce qui concerne les clous de girofle, je les remplace par une plante discrète, mais très commune et répandue : la benoîte urbaine (Geum urbanum).
On la trouve aussi bien à l’orée des forêts, que dans des parcs urbains, en bordures de chemin ou dans des jardins. Dans la mesure du possible, privilégiez les lieux de cueillette éloignés des sources de pollution.
À cette époque de l’année, les feuilles ne sont pas toujours belles, le moyen le plus sûr de le reconnaître est de chercher ses fruits : ils se présentent sous la forme de petites boules poilues. De même que pour l’angélique, arrachez la racine de benoîte en tirant sur la tige. Une fois la terre retirée, grattez la racine avec un couteau : elle dégage une odeur camphrée, caractéristique du clou de girofle.
Le poivre noir, quant à lui, est magnifiquement remplacé par des baies de genièvre au goût citronné et boisé.
Pour en cueillir il faut aller chercher les terrains arides, ensoleillés, assez pauvres. Vous reconnaissez le genévrier à sa forme de buisson, à ses aiguilles qui possèdent un trait blanc, réparties par 3 sur la branche et à son alternance de baies bleues et vertes.
Pour ramasser les baies, munissez-vous d’une fourchette pour saisir les branches et enfilez des gants pour ne pas vous piquer.
Vous avez besoin de 4 baies pour le vin chaud, pas plus, tant leur parfum est fort, mais rien ne vous empêche d’en ramasser l’équivalent d’un pot pour en avoir pour toute l’année.
Dans ce cas, mettez un linge en dessous et secouer doucement les branches. Ça permet que les fruits bleus tombent en masse, sans les verts.
Bien que ça ne fasse pas partie des épices typiques que l’on retrouve dans le vin chaud, le curcuma peut être remplacé par le géranium sauvage (Geranium robertianum) qui contient les mêmes molécules aromatiques.
Pour le reconnaître, fiez-vous à la forme de ses feuilles, formées de 3 à 5 folioles, très découpées. Leur face supérieure est d’un beau vert vif, et elle est dépourvue de poils. La face inférieure des feuilles est d’un vert plus terne, un peu bleuté et elle est légèrement poilue. La tige, quant à elle, est également poilue, et d’un beau rouge vif !
Ne vous fiez pas surtout pas à la mauvaise odeur de ses feuilles… Sa racine a un bon goût épicé, légèrement terreux et chaud de curcuma.
Pour remplacer l’épice la plus importante, la cannelle, vous pouvez compter sur l’écorce de bouleau (betulla). Une fois grillée, elle possède un parfum délicieux.
Prélevez de préférence l’écorce sur les arbres jeunes, elle est plus fine et encore lisse. Privilégiez ceux qui viennent de tomber ou d’être coupés afin d’éviter d’avoir à blesser un arbre vivant.
Si l’on prélève l’écorce sur un arbre vivant, découpez de longues bandes verticales d’écorce sans jamais prélever sur tout le contour de l’arbre, l’arbre s’en remettra.
Une fois rentré chez vous, faites chauffer vos bandes d’écorces de bouleau au four 30 minutes à 150°C pour les faire sécher. Il s’en dégage un doux parfum de cannelle, légèrement sucré, que vous retrouverez dans votre vin chaud, une fois l’écorce infusée !
Je ne mets pas toujours toutes ces plantes dans mon vin chaud. J’essaie d’équilibrer les goûts plutôt sucrés, les saveurs épicées, citronnées, fumées, chaudes ou amères…. S’il m’en manque, je les mélange avec les épices que j’ai déjà.
Ma recette préférée reste la suivante 🙂 Savoureuse, épicée juste ce qu’il faut. En plus, elle réchauffe le corps et aide à digérer tout en luttant contre les maux de gorge.
Ma recette de vin chaud « sauvage »
Vous aurez besoin de :
- 50 g de racines de benoîte
- 4 baies de genévrier
- 1 étoiles de badiane
- 30 g de gingembre (ou 30 g d’angélique sauvage)
- Trois bâtons de cannelle (ou deux beaux morceaux d’écorce de bouleau)
- 75 cl de vin chaud
- 50 g de miel
- Optionnel : 20 g de racines de géranium sauvage (pour le côté curcuma)
Étape 1 : Extrayez l’arôme de la benoîte, sans pour autant conserver son amertume. Pour ce faire, il y a deux erreurs à éviter.
Pour éviter le goût amer, il y a deux choses à ne surtout pas faire avec la benoîte :
- La première, c’est d’utiliser la racine principale. Ce sont les racines secondaires, les plus fines, qui possèdent l’arôme le plus intense.
- La seconde erreur, peut rendre votre vin chaud imbuvable ! Ne laissez pas infuser les racines trop longtemps. Ce sont les tanins qui sont responsables du goût très amer des racines. C’est pourquoi je laisse infuser la benoîte 10 minutes pas plus. Ça permet d’avoir un concentré de goût, sans l’amertume !
Étape 2 : Préparez votre vin à 60°C, pas plus
- Passez vos racines secondaires de benoîte sous l’eau, frottez-les bien entre vos mains pour retirer la terre, puis laissez-les baigner dans un mélange eau-vinaigre (1/2 tasse dans une bassine) pendant 10 minutes. Ensuite, séchez-les avec un torchon propre, puis coupez vos racines en lamelles. Versez le vin dans une casserole et faites chauffer à 60°C, pas plus.
- Ajoutez les autres racines, les baies, la cannelle et le gingembre.
- Laissez infuser environ 10 minutes le tout. Il faut goûter régulièrement, car l’amertume monte progressivement.
- Filtrez votre vin chaud à travers un filtre à café pour enlever les épices.
- Rajoutez le miel et servez bien chaud !
Ce vin chaud-là a un goût réconfortant, proche du vin chaud traditionnel, mais légèrement plus enivrant et intense.
Pour la décoration, rien ne vous empêche d’y ajouter quelques tranches d’orange et de citron. Leur acidité apporte une note de fraîcheur et une note de pep’s à votre boisson.
J’espère que vous apprécierez cette recette, tout comme vos convives. Rien de mieux qu’une boisson chaude partagée autour d’un feu pour rassembler et créer instantanément une atmosphère conviviale 😊
Je vous souhaite un très beau Noël, rempli de rires et d’amour.
Merci beaucoup pour cette recette qui sent déjà bon en la lisant. À essayer de toute urgence. Meilleurs vœux pour une nouvelle année remplie d’autres senteurs revigorantes. Françoise