C’est vrai, les plantes sauvages peuvent parfois transporter des bactéries.

On a rapporté des cas rarissimes comme celui-là : une feuille de cresson crue contaminée, 72h plus tard fièvre, douleurs, décès.

Connaissez vos risques (ils sont très faibles !)

J’avoue, quand j’ai entendu parler de ces histoires pour la première fois… J’ai un peu paniqué.

Mais maintenant que je me suis renseignée… Ça va beaucoup mieux 😃

Il n’y a que deux parasites et une bactérie transportés par les feuilles sauvages qui peuvent vraiment nuire à l’homme, et dans des cas très précis :

1.    La douve du foie

La douve du foie est… un ver plat qui infecte le foie des bovins. Elle se transmet à l’homme par le biais de végétaux qui poussent à côté des troupeaux : cresson de fontaine donc, pissenlit, mâche sauvage.

Elle n’est pas mortelle, mais elle peut causer des dysfonctionnements du foie ou de la vésicule biliaire.

2.    L’echinicoccose alvéolaire ou « maladie du pipi de renard », comme on l’appelle plus simplement près de chez moi

L’echinicoccose est elle aussi provoquée par un ver plat microscopique : l’échinocoque.

D’abord, il infecte les animaux sauvages (renard, loup, chien ou chat). Puis leurs déjections contaminées souillent les plantes sauvages. Invisibles à l’œil nu, les œufs de ce ver restent accrochés aux végétaux et peuvent infester l’homme qui les consomme si ils ne sont pas lavés comme il faut.

Les cas sont regroupés dans ces régions-là :

carte france bacteries

Les Vosges, le Jura et le Massif central, pour résumer !

3.    La leptospirose 

La leptospirose, c’est une infection causée par une bactérie présente dans les urines des rats et des ragondins.

Les milieux que cette bactérie préfère sont les eaux stagnantes : mares, petits cours d’eau…

Ses symptômes sont de la fièvre et des douleurs vives, qui se soignent la plupart du temps avec des antibiotiques. Rare, elle serait mortelle dans 20% des cas (ceux non traités par antibiotiques).

Faut-il s’inquiéter ?

Ceci étant dit… Vous n’avez pas de vraie raison de vous inquiéter. 

J’ai mangé plus d’une fois des salades de pissenlit et de mâche des prés, cueillis près de chez moi. Je me suis demandé comment j’étais passée entre les mailles du filet pendant toutes ces années…

C’est tout simplement que les cas sont rarissimes.

Ce document en particulier comptabilise ceux de la douve du foie sur une année… Les chiffres sont tout petits ! 15 cas par AN, dans le Nord-Pas-de-Calais.

C’est la même chose pour la leptospirose et l’échinococcose (300 cas par an maximum en France !), lisez cette étude de Santé Publique France ou celle sur le site du Ministère de l’Agriculture : moi, ça m’a rassurée.

Lavez vos cueillettes comme il faut

En un mot, vous avez 1 chance sur 250 000 de vous faire infecter en pratiquant la cueillette sauvage !

(Bien moins que de vous faire percuter par un vélo ou de manger un œuf pas frais)

Il suffit de prendre quelques bonnes habitudes pour laver vos récoltes, ça ne coûte rien et ça évite bien des désagréments.

Pour moi c’est devenu un automatisme : je pose mon panier dans la cuisine, j’enlève mon manteau et mes gants et hop, je mets mes plantes à tremper.

Si je les mange cuites, un bon trempage et une friction énergique sous le robinet suffisent !

Par contre, pour les manger crues… Le sujet fait plus débat.

La meilleure méthode de rinçage ?

Et parfois les « méthodes » de rinçage virent carrément au rituel ésotérique !

–    Avec de l’eau vinaigrée (ça, c’est l’option la plus courante), à 1/9 ème
–    Avec du gros sel
–    Avec du bicarbonate de soude
–    Avec … de l’eau de javel ! (N’importe quoi !) Pourtant c’est écrit sur un blog de cueilleur, comme quoi, il faut vraiment faire attention avec les informations que vous trouvez sur internet !lavage javel

–    Avec du permanganate de potassium
–    Avec du jus de citron
–    Avec des huiles essentielles de citron, de clou de girofle, ou de tea-tree…

Aucune méthode, de toutes façons, ne vous garantit zéro bactérie à l’arrivée.

Au fil du temps, j’ai quand même développé ma petite méthode, elle marche plutôt bien !

Moi, je lave comme ça

1.    Rien ne vaut un bon jet d’eau

D’abord, je passe chaque tige sous le robinet, en frottant bien du bout des doigts toutes les faces des feuilles, de la tige ou des racines.

2.    Faites tremper !

En règle générale, un petit trempage permet de ses débarrasser d’une bonne partie des impuretés, résidus de pesticides ou bactéries. Dans mon eau, il m’arrive de rajouter deux cuillères à soupe de vinaigre blanc dans lesquelles je dilue 3 gouttes d’huile essentielle d’origanum compactum. C’est une huile essentielle naturellement bactéricide et virucide.

Laissez les feuilles 10 minutes dans le mélange, ça suffit ! Et c’est 100% naturel.

3.    Rincez !

Rincez pour évacuer les derniers résidus de vinaigre ou d’origan et pour éviter de laisser les feuilles s’imprégner de leur odeur.

Derniers conseils

Ajoutez à ça quelques petits principes simples de cueillette et vos risques d’infection deviendront quasi nuls :

–    Évitez de cueillir près des zones de pâturage et tout près des cours d’eau
–    Cueillez vos fruits, vos feuilles etc. plutôt en hauteur
–    Fuyez les bords de route ou, bien sûr, de zone industrielle.

Avec toutes ces informations, j’espère que vous cueillerez serein,

A très vite !

Mathilde Combes