Chaque année, quand arrive novembre, le froid s’installe, les jours raccourcissent, et la France se souvient.

Dans les rues, sur les manteaux, une petite fleur bleue refait discrètement surface : le bleuet du souvenir.

Mais connaissez-vous l’histoire derrière cette fleur et pourquoi elle, en particulier, a été choisie ?

Le « Bleuet », c’était d’abord un soldat

L’histoire commence dans l’horreur des tranchées de la Première Guerre mondiale.

Au début du conflit, les soldats français portent encore l’ancien uniforme hérité du XIXe siècle, avec son tristement célèbre pantalon rouge garance.

Ces couleurs vives en font des cibles tragiquement faciles pour l’ennemi.

Face aux pertes terribles, l’état-major doit réagir.

Un nouvel uniforme de camouflage, d’une couleur gris-bleu clair appelée « bleu horizon », est adopté.

À partir de 1915, les jeunes recrues arrivant au front sont équipées de cette nouvelle tenue.

Les soldats plus anciens, les « poilus », avec leurs uniformes usés et couverts de boue, ont alors commencé à surnommer ces nouveaux venus, encore propres dans leur uniforme bleu neuf, les « bleuets ».

Le symbole de la vie sur le front

Sur les champs de bataille dévastés, retournés par les obus et marqués par la mort, quelques fleurs continuent de pousser : le coquelicot, et surtout, le bleuet.

Cette fleur frêle, dont le bleu rappelle l’uniforme des nouvelles recrues, devient un puissant symbole d’espoir.

Les 100 ans du Bleuet de France
Après l’Armistice de 1918, la France doit faire face à un défi immense : la reconstruction du pays et le soutien à des millions d’anciens combattants, dont d’innombrables blessés et mutilés (les « gueules cassées »).

L’idée du Bleuet en tant qu’œuvre caritative a mis du temps à se structurer.

C’est en 1925 – il y a exactement 100 ans – que l’initiative prend son envol officiel.

À l’Institution Nationale des Invalides, deux femmes, Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt, décident d’agir. Elles créent un atelier pour venir en aide à ces soldats brisés.

Leur idée ?

Leur proposer de confectionner des bleuets en tissu.

Cette activité leur offrait à la fois une occupation (une forme de thérapie, en se sentant à nouveau utiles) et un revenu, grâce à la vente de ces fleurs au public.

Le Bleuet aujourd’hui
Aujourd’hui, porter le Bleuet de France le 11 novembre (et le 8 mai), ce n’est donc pas seulement se souvenir des soldats tombés au front.

C’est aussi perpétuer cet engagement centenaire de solidarité.

Les fonds récoltés continuent d’aider les anciens combattants, les orphelins de guerre, les blessés, ainsi que les victimes de guerre et de terrorisme et leurs familles.

Connaissiez-vous toute l’histoire derrière cette fleur du souvenir ?

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