Depuis plusieurs années, les moustiques tigres envahissent nos régions. On en voit de plus en plus, à tel point qu’on en viendrait presque à regretter nos vieux moustiques autochtones.

Et à raison…

Leurs piqûres sont plus douloureuses et plus nombreuses

La piqûre des moustiques tigres est plus douloureuse que celle des autres espèces de moustiques. En particulier, lorsqu’on n’a pas l’habitude.

En France métropolitaine et en Suisse, le moustique le plus commun est le Culex. Contrairement au moustique tigre, Aedes albopictus, le Culex ne fait qu’une piqûre à la fois ! Alors qu’un moustique-tigre peut vous laisser plusieurs boutons qui démangent à la suite, la même soirée1.

Ce qui est vraiment inquiétant, c’est que les moustiques sont porteurs de nombreuses maladies, telles que le chikungunya, la dengue, le Zika, la fièvre jaune, le paludisme, etc… Heureusement, nous sommes encore épargnés pour le moment (pourvu que ça dure !).

Pour toutes ces raisons, c’est d’autant plus important de s’en prémunir, mais pas à n’importe quel prix.

Mettre notre environnement en péril ?

Peut-être que vous aussi, vous avez été intrigué par les différents logos d’avertissement qui se trouvent à l’arrière des flacons de spray anti-moustiques ou de diffuseur à prise…

On peut y lire :

« Toxique pour la faune aquatique », « Tenir loin des aquariums », « Déconseillés aux femmes enceintes et aux enfants », « Mortel en cas d’ingestion », « Peut être mortel en cas de pénétration dans les voies respiratoires » etc.

 

Certains répulsifs ne se contentent pas de tenir les petites bêtes à distance, ils les empoisonnent aussi.

Si c’est mortel pour les insectes nuisibles, cela l’est également pour tous les autres que nous cherchons à protéger, comme les abeilles, les bourdons, les papillons, et plein d’autres.

Une des substances problématiques qu’on retrouve souvent dans ce genre de produit est le DEET (N, N-diethyl-3-méthybenzamide). On en entend peu parler, pourtant, il faudrait s’en méfier.

Cette molécule de DEET dérègle l’odorat des moustiques, ne leur plaît pas, et les fait rebrousser chemin et renoncer à piquer.

Dans sa structure chimique, cette molécule ressemble énormément à un insecticide organophosphoré. En d’autres termes, elle ne fait pas qu’embrouiller l’odorat d’un insecte, elle s’attaque à son système nerveux. Elle ne fait pas la différence entre un moustique et tout autre insecte.

Une étude internationale menée par Vincent Corbel (Institut de recherche pour le développement, Montpellier) et Bruno Lapied (université d’Angers) a révélé qu’elle attaquait même le cerveau des souris2.

Une alternative naturelle et efficace

Par chance, il existe des plantes sauvages dont l’odeur fait fuir les petites bêtes, sans effets secondaires !

Je pense bien sûr à la tanaisie !

On peut la trouver dès à présent et pendant tout l’été, un peu partout, dans des prés ou des bords de chemins exposés au soleil. Pour l’identifier avec certitude, vous pouvez attendre que ses fleurs pointent le bout de leur nez, à partir du mois de juillet (jusqu’en septembre environ).

Pour la reconnaître, observez :

  • Son port dressé et haut: lorsqu’elle est sommet de sa croissance, elle mesure 1,5 à 2 mètres
  • Sa tige velue, couverte de stries bordeaux
  • Ses fleurs composées qui ont une forme de capitules, et qui sont d’un jaune très lumineux
  • Ses feuilles très découpées et embrassantes (c’est-à-dire qu’elles viennent jusque sur la tige principale
  • Son odeur camphrée très forte, difficile à décrire parce qu’elle est unique, que vous sentez à plein nez si vous frottez un peu ses feuilles entre vos doigts. Pour l’anecdote, la tanaisie est utilisée en cuisine pour aromatiser des desserts grâce à son arôme, on la retrouve aussi dans la composition de la Chartreuse, une liqueur originaire du massif éponyme.

Comment utiliser la tanaisie en anti-moustique

Si vous êtes dans l’urgence, vous pouvez tout simplement prendre quelques feuilles de tanaisie et les frotter sur vos chaussures et vos vêtements.

Si vous avez un peu de temps devant vous, préparez un spray anti-moustique à emporter avec vous. Pour ce faire, il n’y a qu’à faire infuser de la tanaisie dans de l’eau chaude pendant une vingtaine de minutes.

Et c’est prêt à l’emploi pour pulvériser vos vêtements !

D’ailleurs, le fait qu’elle repousse les petites bêtes la rend aussi intéressante au jardin ! Vous pouvez l’utiliser en purin pour protéger vos plantes des insectes ravageurs.

Si vous ne trouvez pas de tanaisie, utilisez de la citronnelle

Si vous faites chou blanc dans vos recherches de tanaisie, vous pouvez toujours compter sur l’huile essentielle de citronnelle. Pour une ambiance chaleureuse et agréable (enfin, si vous en appréciez l’odeur) vous pouvez fabriquer vos propres bougies anti-moustiques.

D’ailleurs, je vous explique étape par étape comment fabriquer votre propre bougie anti-moustiques dans le prochain numéro de ma revue Cueillir, se nourrir, se soigner. J’y consacre aussi tout un article à l’utilisation de l’huile essentielle de citronnelle, parce qu’on sait souvent qu’elle est répulsive, mais moins qu’elle soulage aussi les démangeaisons !

Si vous voulez apprendre à réaliser votre bougie et utiliser l’huile essentielle de citronnelle, vous pouvez cliquer ici.

Et vous, vous utilisez quoi comme astuce pour chasser les moustiques ?

A très vite,

Mathilde Combes

 

Sources :

[1] : Le Temps, « Le moustique tigre sous haute surveillance dans le canton de Vaud », https://www.letemps.ch/sciences/moustique-tigre-haute-surveillance-canton-vaud

[2] : Futura Sciences, « Un répulsif anti-moustiques, très utilisé, serait peut-être toxique », https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-repulsif-anti-moustiques-tres-utilise-serait-peut-etre-toxique-20129/