J’en ai testé des recettes sauvages, depuis le temps.

Et… il y a eu quelques ratés. Forcément, quand on trouve la recette un peu n’importe où, le risque de tomber sur une purée étrange ou une confiture bizarre est grand !

Voilà un petit florilège de plats complètement ratés, (limite immangeables) que j’ai goûtés ces 10 dernières années.

(Si ça peut vous éviter de les faire aussi…)

La salade de plantain

Cette recette-là venait d’un magazine de jardinage. En fait, il n’y avait pas vraiment de recette, c’était surtout une suggestion pour utiliser les feuilles de cette plante qui pousse sur tous les chemins.

Le problème n’était pas vraiment la complexité de la recette : je ne vous apprends rien, pour faire une salade il suffit de… laver les feuilles puis de les assaisonner 🙂

Le souci avec cette recette, c’est juste que le plantain cru n’a pas un goût très fort et a une texture très coriace. J’ai eu beau le laisser patienter une demi-heure dans la vinaigrette, les feuilles étaient toujours aussi fermes, et pas très agréables à mâcher à cause des 5 nervures épaisses qu’on voit sur chaque feuille.

Certes, ça se mange, mais je dois avouer que sous cette forme… ce n’était pas vraiment un plaisir.

Mon conseil si vous voulez manger du plantain (c’est le passionné de cuisine sauvage René Mathieu qui me l’a appris) : faites-le cuire, il deviendra tout fondant, et même frire si vous pouvez. À température pas trop haute, son goût se rapproche presque de celui de la sardine, c’est super bon, ça n’a rien à voir avec la salade difficile à mâcher de mes débuts 🙂

La purée de carottes sauvages

J’avais trouvé cette recette sur un blog, sans photos évidemment, et je m’étais dit : allez, tentons !
C’était exactement à cette période de l’année, il y avait des fleurs de carotte sauvage un peu partout.

Un pré rempli de carottes sauvages

Toutes les belles corolles blanches que vous voyez dans ce pré, ce sont des carottes sauvages. C’est la racine que j’ai voulu cuisiner, en me disant que c’était comme une carotte : il suffit de la cuire puis de la réduire en purée !

Problème 1 : c’est BEAUCOUP plus petit et dense qu’une carotte cultivée, donc ça s’épluche difficilement. Si vous parvenez à arracher la racine du sol (ce qui n’est déjà pas une mince affaire), vous verrez à quel point elle est « dure ». L’épluche légume n’arrive pas vraiment à entamer la chair, et le tubercule est si petit qu’on se coupe plus les doigts qu’autre chose.

Une racine de carotte sauvage à peine sortie du sol

Problème numéro 2 : c’est très fibreux, donc ça se mixe mal. Une fois qu’elles étaient cuites, j’ai essayé de les écraser à la fourchette d’abord : premier échec. (L’auteur du blog s’était contenté d’un vague « réduisez vos carottes cuites en purée », donc j’ai essayé tout ce que je trouvais) Deuxième tentative au presse-purée : un peu mieux, mais toujours très fibreux.

Même mon mixeur plongeant n’a pas réussi à rendre ma « purée » bien lisse.

Le résultat final ressemblait à une sorte de bouillie, mi gluante (j’avais passé presque 10 minutes à mixer) mi fibreuse… Elle a failli coûter la vie à mon mixeur d’ailleurs.

Par contre le goût de la carotte sauvage est super bon, super concentré et très vif. Donc ce que je fais depuis cette tentative ratée, c’est que j’utilise la racine, les fleurs où les graines pour parfumer d’autres préparations. Je fais infuser les racines ou les graines dans du lait, je me sers de graines pour les parsemer sur les tartes (ça va très bien avec la tarte aux poires) ou j’utilise les fleurs en déco sur les desserts.

En résumé, c’est très bon mais seulement si c’est préparé comme il faut 🙂

Les épinards sauvages pas assez cuits

J’étais en montagne et on m’avait dit que c’était possible de manger ces longues feuilles triangulaires que j’avais croisé sur le versant voisin, mais sans me donner plus d’infos… Les gens du coin les appelaient « épinards sauvages ».

Alors je les ai fait fondre à la poêle, comme j’aurais fait pour des épinards, dans un peu de beurre.

Ce que je ne savais pas c’est que quand ils sont en fleur, aux alentours de juillet-août, les épinards sauvages sont particulièrement amers, surtout si on ne les cuit pas assez. À la première fourchette de mes « épinards » sauvages, j’ai su que j’allais avoir du mal à terminer mon assiette 🙂

Mon conseil : à cette saison, mieux vaut d’abord les faire bouillir très rapidement (1 minutes) dans de l’eau pour évacuer leur amertume, et ensuite les faire revenir à la poêle, leur goût sera beaucoup plus doux et sucré, bien meilleur 🙂

La petite technique qui change tout

C’est souvent une petite technique de rien du tout qui fait qu’on rate ou réussit un plat de plantes sauvages…

Leur cuisson n’a pas grand-chose à voir avec celles des légumes qu’on connaît, leurs feuilles sont plus délicates et leurs parfums s’apprivoisent autrement.

Mais une fois qu’on les maîtrise bien, elles sont plus vives en goût que n’importe quel légume.

 

A très vite,

Mathilde Combes