Je lis vos commentaires avec attention. Aussi, l’autre jour, lorsque je suis tombée sur celui-ci en lien avec l’article sur les cynorrhodons, j’ai eu envie d’y répondre :

Je comprends cette réaction.

La nourriture des oiseaux

C’est vrai que les cynorrhodons, tout comme les sorbes, les cenelles, les prunelles et les autres petits fruits d’hiver, font partie du garde-manger de la faune durant la saison froide.

C’est une des raisons pour lesquelles la cueillette responsable est essentielle. C’est-à-dire qu’il ne faut jamais épuiser une ressource, que ce soit pour la survie du végétal, ou de la faune qui en dépend. Lorsque nous cueillons, il ne faut prélever que ce dont on a besoin, sur différents arbres, de manière à ne pas laisser de trace de notre passage.

Personnellement, je cueille les quelques fruits qui sont à ma portée, et je laisse les neuf dixièmes sur place. D’ailleurs, il y a tant de fruits sauvages dans ma région qu’au printemps, on en retrouve beaucoup pourrissant, laissés de côté par les oiseaux.

Si vous me connaissez, vous savez que j’adore les oiseaux. C’est pourquoi j’ai jugé important de répondre à ce commentaire et de faire le point sur ce qui les menace vraiment, et sur ce que nous faisons pour les « aider », alors que nous leur portons préjudice.

Ce qui menace vraiment les oiseaux

Malheureusement, il est vrai qu’aujourd’hui, une espèce d’oiseau sur huit est menacée d’extinction dans le monde1.

Parmi les causes les plus meurtrières pour nos amis à plumes, nous retrouvons :

  • L’expansion et l’intensification de l’agriculture. Les prairies pleines d’insectes, principale source de nourriture des oiseaux, disparaissent au profit de champs cultivés à grand renfort de produits agrochimiques.
  • L’exploitation et la gestion forestière, lorsqu’elles sont menées de manière peu durable, peuvent être un grand dérangement pour les espèces qui vivent dans ces forêts : c’est comme si on rasait votre maison alors que vous êtes à l’intérieur !
  • Les exploitations énergétiques, représentent aussi un danger, certaines grapillent du terrain forestier alors que d’autres polluent trop.
  • La chasse, qui concerne un grand nombre d’espèces d’oiseaux…
  • Le bruit, parce que certaines espèces repèrent leur partenaire grâce au chant. Avec le bruit des villes, ils ne parviennent plus à s’accoupler2.
  • Et d’autres activités humaines…

En ce qui concerne ces causes-là, je ne peux pas (ou peu) les faire disparaître… ce qui ne veut pas dire que je ne peux rien faire du tout à mon échelle !

Les 4 erreurs à éviter, lorsque l’on nourrit les oiseaux en hiver

Erreur n°1, leur donner à manger trop tôt 

Lorsque les températures sont encore douces, les oiseaux trouvent facilement de la nourriture par eux-mêmes. En leur donnant à manger trop vite, on les rend dépendants de nous, ce qui menace leur autonomie3.

Si vous tenez à leur installer une mangeoire, attendez que le gel et la neige deviennent persistants et qu’ils s’installent durablement.

De nombreuses associations de préservation des oiseaux conseillent même de ne pas du tout nourrir la faune, pour éviter ces phénomènes de dépendance. Au bout d’un moment, les animaux s’habituent à recevoir à manger et se voient incapables de survivre seuls4.

Erreur n°2 : Leur donner des aliments inappropriés 

Tous les aliments transformés, comme le pain, par exemple, sont à proscrire.

Donnez-leur simplement ce qu’ils pourraient trouver naturellement dehors, à quelques centaines de mètres de chez vous. Évitez donc les préparations qui contiennent de la graisse de noix de coco ou de l’huile de palme, entre autres.

Ce que vous pouvez leur donner dépend de votre région. Par chez moi, je peux leur proposer des graines de tournesol, des noix, des noisettes, des cynorrhodons, etc.

Les graines de tournesols foncées sont plus faciles à ouvrir que celles qui ont une enveloppe claire.

Les merles, rouges-gorges et étourneaux, quant à eux, préfèrent les flocons d’avoine, les éclats de noix ou de noisettes, les raisins secs et les fruits, même déjà très mûrs.

Les oiseaux migrateurs sont plutôt attirés par les insectes de votre compost. Sinon, ils apprécient les raisins secs ou les fruits.

Erreur n°3 : acheter de la nourriture du commerce

Les mélanges pour oiseaux déjà prêts, vendus en magasins, contiennent souvent beaucoup de céréales, qui ne sont mangées que par les pigeons et les moineaux. Ils ne sont pas adaptés à la majorité des oiseaux de campagne.

Si vous en achetez, vérifiez bien leur contenu.

Ce qu’il vous faut absolument éviter, ce sont les boules pour mésanges industrielles. Leur filet constitue un danger à lui seul.

Pire encore, des études allemandes et anglaises ont révélé qu’elles nuisent à la santé reproductrice des mésanges5 !

En plus, elles contiennent souvent de l’huile de palme ou d’autres graisses inadaptées pour l’alimentation des oiseaux.

Erreur n°4 : vous n’entretenez pas votre mangeoire

Souvent, l’entretien de la mangeoire à oiseaux se résume à remettre des graines, plus ou moins régulièrement. Cependant, ce n’est pas assez.

Les mangeoires doivent être nettoyées régulièrement, au moins une fois par semaine. Elles représentent un espace plutôt étroit et confiné, c’est important de les nettoyer régulièrement avec de l’eau chaude.

Les oiseaux peuvent être malades et transmettre leur maladie dans ce genre d’endroit, d’autant plus s’il n’est pas nettoyé.

Évitez donc les jolies mangeoires, décoratives, qui ne se démontent pas pour permettre un nettoyage et qui se transforment en nid à microbes.

Une idée (simple et efficace) pour les oiseaux

Si vous ne savez plus quoi faire pour bien faire et que vous tenez à donner un coup de main aux oiseaux, j’ai une idée pour vous…

Je vous propose de bricoler des mangeoires éphémères, utiles et agréables pour nos amis à plumes. Je vous donne une idée rapide et amusante à faire.

Je commence par ramasser une branche qui jonche le sol, après un taillage ou une tempête.

Puis, je récolte des noix qui traînent par terre, et je les ouvre en deux en les laissant dans leur coquille.

A l’aide d’un pistolet à colle, je fixe les coquilles contre la branche, comme pour la décorer.

Pressez bien pour que la coquille tienne fermement, et attention à ne pas vous brûler. Il ne vous reste qu’à coller vos coquilles, les unes après les autres.

Et le tour est joué.

Voilà une idée de ce que ça peut donner, en quelques minutes à peine, c’est discret, efficace et plutôt mignon :

Il n’y a plus qu’à attendre le froid pour suspendre cette petite branche à l’extérieur, hors de portée des chats et des hermines.

Si vous avez d’autres astuces pour nourrir les oiseaux, n’hésitez pas à les partager avec moi en me laissant un commentaire.

Sources :
[1] https://www.oiseauxdefrance.org/news/actualite-41
[2] https://www.lepoint.fr/societe/la-pollution-sonore-affecte-aussi-les-oiseaux-28-01-2018-2190276_23.php
[3] https://www.birdlife.ch/fr/content/nourrissage
[4] https://www.birdlife.ch/fr/content/nourrissage
[5] https://www.birdlife.ch/fr/content/nourrissage