Le week-end dernier, une voisine est passée me rendre visite.

En regardant mon jardin, elle m’a fait remarquer la présence de “mauvaises herbes” et en particulier des pissenlits…

“Attention Mathilde, ils vont coloniser ton jardin si tu ne les enlèves pas…!”

Mais ce ne sont pas des pissenlits… Ces petites fleurs jaunes, je les laisse pousser exprès 🙂

Ce qu’elle a pris pour une mauvaise herbe est un antibiotique

Cette plante, c’est de la piloselle !

C’est vrai qu’avec ses fleurs jaunes et rondes, elle a un peu des allures de pissenlit, mais en bien plus petit ! D’ailleurs, ces deux plantes sont cousines.

La piloselle est connue depuis le Moyen-Âge pour ses propriétés diurétiques remarquables.

Des expériences ont été menées récemment et on a observé que le volume d’urine a parfois doublé, voire triplé en prenant de la piloselle[1] !

C’est donc une excellente plante à prendre en cure pour évacuer les bactéries qui se développent dans notre vessie.

Grâce à elle, notre corps est purgé et régénéré.

 

Une purge en profondeur pour un corps comme neuf !

Son pouvoir diurétique ne se limite pas à la vessie : la piloselle agit sur plusieurs organes et diverses pathologies grâce à son nettoyage intenses des bactéries.

Elle agit, par exemple sur :

  • L’élimination de l’eau et des déchets toxiques qui s’accumulent dans les reins grâce aux lutéosides, molécules auxquelles elle doit son effet très diurétique,

 

  • Les cystites: parce que son effet diurétique évacue les bactéries responsables des cystites qui s’installent dans la vessie,[2]

 

  • L’activité du foie, c’est pourquoi elle est utile en cas d’insuffisance biliaire ou en cas de problèmes digestifs[3],

 

  • Les infections bactériennes de toutes sortes grâce à l’ombelliférone qu’elle contient, certaines études ont même analysé sa capacité à combattre les bactéries du staphylocoque doré et de E. Coli[4],

 

  • L’asthme ou la bronchite, grâce à ses propriétés expectorantes,

 

  • Le stockage des graisses et des toxines qui empêchent de perdre du poids[5],

 

Lorsque l’on sait tout cela, l’envie de se débarrasser de ce trésor s’en va aussitôt !

Tous ces bienfaits, vous pouvez les avoir grâce à une seule plante, qui pousse spontanément, autour de chez vous.

 

Une cure de piloselle contre les cystites

Comme la piloselle possède à la fois des propriétés antibactériennes et diurétiques, elle est doublement efficace pour prévenir les cystites d’origine bactérienne.

De nombreuses cystites sont dues à la prolifération de bactéries, souvent des colibacilles, dans la vessie, ce qui provoque une inflammation et tous les symptômes désagréables et bien connus de l’infection urinaire : pression dans le bas ventre, brûlures lors de la miction, etc.

Avec l’âge, la douleur liée aux infections est de moins en moins forte, à tel point qu’elles passent inaperçues!

En revanche, les conséquences, elles, se font ressentir.

Une cystite non-traitée peut évoluer en pyélonéphrite et nécessiter une prise en charge hospitalière.

Les infusions de piloselle sont une excellente prévention contre les cystites, en particulier en cure.

Il vous suffit de boire un litre d’infusion pendant la journée, 10 jours par mois.

Si vous êtes sujet aux cystites et que vous souhaitez en apprendre d’autres moyens naturels de s’en prémunir, vous tombez bien !

La naturopathe Anne Portier y consacre tout un article dans la revue Cueillir, se nourrir, se soigner du mois de septembre.

 

Comment en profiter ?

La piloselle peut se trouver en pharmacie, sous forme de gélule, en poudre ou même en teinture mère.

Les extraits de piloselle secs et standardisés sont peut-être l’alternative dans laquelle les principes actifs sont les plus concentrés. Mais il n’empêche qu’elle est très efficace sous ses autres formes aussi.

Sous forme de teinture mère, elle doit être diluée dans de l’eau (une 50aine de gouttes dans un verre d’eau) et prise tout au long de la journée.

Quant à la plante entière et fraîche, si vous en avez à proximité de chez vous, il vous suffit d’en prélever et de la faire sécher.

Elle est très efficace en infusion, à hauteur de 5 à 10 g de plante séchée pour un litre d’eau. Laissez-les infuser pendant une dizaine de minutes, avec un couvercle, avant de filtrer. Vous pouvez ensuite boire de cette infusion tout au long de la journée.

Au lieu d’acheter des fleurs de piloselle en commerce, vous pouvez la cueillir vous-même !

Elle est facile à repérer dès le mois de juin, jusqu’en août et même jusqu’en septembre par endroits.

 

Reconnaître la piloselle

Pour la trouver, cherchez-la dans les sols sablonneux et secs, comme les terrains vagues ou certains champs.

En général, la plante globale ne dépasse pas les 15 centimètres de hauteur. Au sol, les feuilles forment une rosette qui rappelle un peu des feuilles de pissenlit auxquelles on aurait lissé les dents.

Si vous l’observez dans son ensemble vous verrez donc une petite touffe de feuilles avec en leur centre une sorte de longue tige qui porte une seule inflorescence jaune et ronde.

La piloselle, parfois appelée épervière, porte ce nom à cause de sa forte « pilosité ». Ses poils sont nombreux, longs, fins, clairs et bien visibles.

D’ailleurs, ses poils ne recouvrent pas que ses feuilles, mais également son capitule : la petite partie dans laquelle s’insèrent ses fleurs (car oui, chaque « pétale » est en fait une fleur, comme pour le pissenlit).

 

Les fleurs qui lui ressemblent sont :

Vous pouvez éventuellement confondre la piloselle avec le pissenlit.

Mais si vous y regardez de plus près, vous pouvez les différencier facilement. Tout d’abord, le pissenlit est beaucoup plus grand et ses feuilles sont dentées.

Sinon, vous pouvez toujours jeter un œil à votre calendrier. Le pissenlit fleurit au printemps et ses fleurs disparaissent par la suite. La piloselle fleurit plus tardivement, à partir du mois de juin.

Deux plantes qui lui ressemblent un peu plus sont le liondent d’automne et la porcelle enracinée.

C’est facile de les différencier, parce que les deux sont plus grandes que la piloselle et possèdent des feuilles dentées.

En plus, le liondent n’a quasiment pas de poils et lorsque ses fleurs arrivent à maturité, elles forment une boule sèche, comme le pissenlit.

La porcelle elle, a des poils, mais courts et hirsutes, orientés vers le haut. Si vous les confondez, rien de grave, la porcelle, Hypochaeris radicata, est comestible.

Si vous aussi, vous avez de la piloselle qui s’installe dans votre jardin : ne la chassez pas ! Profitez plutôt d’en faire sécher au cas où.

Est-ce qu’il y a d’autres « mauvaises herbes » que vous refusez d’arracher chez vous ?

N’hésitez pas à me laisser un commentaire, j’apprécie énormément vos messages.

À très vite,

Mathilde Combes

 

 

sources :

[1] https://www.nutrimea.com/fr/52-piloselle

[2] https://www.pileje.ch/fr-ch/revue-sante/piloselle

[3] https://www.nutrimea.com/fr/52-piloselle

[4] Frey FM, Meyers R. Antibacterial activity of traditional medicinal plants used by Haudenosaunee peoples of New York State. BMC Complement Altern Med 2010 Nov 6;10:64.

[5] https://www.pileje.ch/fr-ch/revue-sante/piloselle