
L’air se rafraîchit, les journées raccourcissent, et les arbres se parent de leurs plus belles couleurs.
L’automne est bien là, avec son spectacle flamboyant et le tapis de feuilles craquantes qui se forme sous nos pas.
Ce dégradé de couleurs chaudes est un enchantement pour les yeux, un tableau dont je ne me lasse jamais 😍

Mais notre premier réflexe est souvent de voir ce tapis d’or comme une corvée à nettoyer.
Et si c’était tout l’inverse ?
Si ces feuilles cachaient des secrets et des trésors insoupçonnés ?
Le grand secret des couleurs d’automne
Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas le froid qui crée les couleurs, mais plutôt la baisse de lumière qui révèle leur véritable nature !
En été, la feuille est gorgée de chlorophylle (verte), qui capte la lumière du soleil et masque les autres pigments.
Quand l’arbre se met en dormance, il cesse de produire cette chlorophylle.
Le vert s’estompe alors, laissant enfin apparaître les pigments qui étaient là depuis le début : les jaunes et les oranges (les caroténoïdes).
Le vert tire sa révérence pour laisser briller les couleurs cachées.
Magique, non ? 😍

Dans une même forêt, certains arbres s’habillent de jaune ou de rouge bien avant leurs voisins. Ce n’est pas un hasard ! 😊
Chaque espèce suit son propre rythme, déterminé par sa génétique et sa stratégie de survie :
- Les bouleaux, peupliers et trembles sont les premiers à jaunir. Ce sont des espèces “prévenantes” : dès que la lumière diminue, elles se mettent vite au repos pour économiser leur énergie.
- Les chênes, hêtres ou charmes prennent leur temps : ils profitent jusqu’à la dernière goutte de soleil avant de laisser partir leurs feuilles. Certains conservent même leurs feuilles sèches tout l’hiver — un phénomène qu’on appelle marcescence.
La chute contrôlée : une séparation préparée
Une feuille ne tombe pas par hasard. Sa chute est un processus actif et méticuleusement planifié par l’arbre, appelé l’abscission.
À la base de chaque feuille, l’arbre prépare une « zone de rupture ».
Il y construit une couche de cellules qui s’affaiblit progressivement, tout en formant juste en dessous une couche protectrice semblable à du liège.
Cette seconde couche agit comme un pansement qui scelle la « cicatrice » avant même que la feuille ne se détache.
Ainsi, lorsque le vent l’emporte, la séparation est nette et sans danger pour l’arbre, qui est déjà protégé contre les maladies et le froid.
La nature est bien faite ! 😊
En plus, toutes ces feuilles qui tombent sont utiles à différents niveaux…
L’ingrédient secret d’un compost parfait
Votre compost est trop humide, un peu gluant et sent mauvais ? Il lui manque probablement l’ingrédient magique : les feuilles mortes !
Un bon compost a besoin d’un équilibre entre les matières « vertes » (humides, riches en azote, comme les épluchures) et les matières « brunes » ( sèches, riches en carbone). Les feuilles mortes sont la meilleure source de matière brune qui soit.
Personnellement, je garde toujours un grand sac de feuilles sèches à côté de mon composteur.
À chaque fois que j’ajoute des déchets de cuisine, j’ajoute une bonne poignée de feuilles.
Résultat garanti : un compost aéré, équilibré, et un humus riche pour le printemps ! 😊
Un refuge 5 étoiles pour les animaux du jardin
Et le tas de feuilles mortes que vous voyez dans un coin n’est pas juste un tas de feuilles. C’est un hôtel de luxe pour la biodiversité !
Les hérissons y construisent leur nid pour hiberner, les coccinelles et de nombreux insectes utiles s’y abritent du froid, et les vers de terre s’en régalent, aérant votre sol en retour.
Laisser un tas de feuilles dans un endroit tranquille de votre jardin est l’un des gestes les plus simples et efficaces pour aider la faune locale à passer l’hiver.
Le son le plus réconfortant de l’année
J’ai commencé mon message en vous parlant du spectacle de l’automne pour les yeux…
… Les feuilles mortes, elles, forment l’orchestre.
Prenez un instant pour marcher dans les feuilles et écouter ce son si particulier : ce froissement sec, ce craquement léger…
C’est l’un des sons les plus réconfortants de l’année, une véritable invitation à la pleine conscience.
Cette symphonie éphémère nous reconnecte à la saison, au cycle de la nature et à nos souvenirs d’enfance.
N’oubliez pas de profiter de ce petit bonheur gratuit 😊

Et vous, quels sont vos petits bonheurs d’automne ? Que faites-vous des feuilles mortes dans votre jardin ? Vous pouvez me laisser un commentaire.

Bjr , la ou j’habite ,il y a une magnifique haie et des orangers avec des fruits qui ne sont pas comestibles à ceux que l’on m’a dit .Tous les ans , de belles oranges naissent ,tombent et pourrissent sur le sol ,c’est le gardien qui les ramassent , pour que ses deux beaux orangers ne souffrent pas du soleil , ils ont installé l’arrosage automatique .Merci .
Bonjour.
Moi dès l’automne, je ramasse des glands avec leurs coques, ainsi que de jolies feuilles que je fais sécher des branches avec leurs feuilles sèches, et je décore ma table quand je reçois du monde quelques petits marrons en plus avec des minis courges du jardin c’est magique 😉⭐️🫎🍁🍁🍁🍁🍂
pour moi, les feuilles mortes sont un poème que j’attends chaque année avec grand bonheur. Elles volent au vent d’automne, elles sont comme des gouttes de lumière colorée dans l’herbe. Elles me réchauffent le coeur et l’âme. J’aime marcher sur les tapis de feuilles mortes si vivantes encore avec leurs couleurs, les entendre crépiter sous mes pas. Quand j’avais encore un jardin, j’en recouvrais la terre comme d’un drap aux mille couleurs, j’en laissais des tas pour les p’tites bêtes …
Bonjour Mathilde,
J’ai pris l’habitude de lire vos messages que je trouve intéressants. J’ai particulièrement aimé celui sur l’ortie que je connaissais pourtant assez bien. Concernant les feuilles mortes, je les trouve réconfortantes alors qu’elles sont pourtant annonciatrices de l’hiver !
Savez vous si la valeur nutritionnelles des feuilles mortes est la même que pour les feuilles vertes ? Je nourris mes chèvres avec du foin alors que je pourrai peut-être le faire avec des feuilles mortes…
Merci pour toutes vos publications;
Dominique
C’est exactement comme vous l’écrivez : c’est magnifique et magique. La nature c’est le bonheur quasi parfait … quand tout est calme.
Vive la nature et ceux qui savent la regarder, l’apprécier, la sauvegarder donc la respecter
Bel automne !
Je couvre les espaces libres de mon potager et aussi entoure les légumes d’hiver, pour les protéger du froid.
La terre est beaucoup plus souple au printemps quand elle est protégée des pluies battantes par ce tapis de feuilles qui se décompose tranquillement.
Voici mes observations au fil des années.
Mathilde je suis abonnée à votre rêvue et je partage votre attachement à la nature 🤗
Je mets les feuilles dans un sac en plastique, que je troue vers le bas, une fois par mois j’arrose le contenu, pour faire de la nouvelle terre et remplacer celle qui a disparu lorsque mes tomates ont poussé.
Bonjour , je garde les feuilles de chêne ou platane séchées pour couvrir et protéger du froid de mes tortues de terre pendant leur 4 mois d’hibernation
Mathilde, vous êtes RÉGÉNÉRANTE
Bravo pour vos lettres chaque fois réussies et à propos ! Cordialement. Robert
Excellent!
J’ai appris plein de choses. Merci beaucoup! Pourtant, je connais bien la nature.
Seulement, il faut poursuivre plus loin la réflexion: « La nature est bien faite »: pleinement d’accord, mais par qui???? Les arguments scientifiques en faveur d’une conception intelligente (« Intelligent design ») de la nature sont innombrables. Les implications métaphysiques sont claires et incontournables. La meilleure, c’est le Dieu créateur de la Bible.