Il y a quelques jours, j’ai reçu un colis dans ma boîte aux lettres.

J’ai cru que le livreur s’était trompé car je n’avais rien commandé !

Pourtant, il m’a assuré que le colis était pour moi. 🙂

En l’ouvrant, j’ai découvert un livre intitulé Des plantes et des hommes… Livre écrit par un des abonnés à ma lettre !

Cette attention m’a beaucoup touchée. Je remercie Alain chaleureusement !

Ce livre est une véritable déclaration d’amour à la nature et à la beauté des plantes.

Les plantes partagent avec les humains une relation extraordinaire 🙂

Elles participent à notre bien-être et notre santé et jouent un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes.

Pendant ma lecture, j’ai voyagé à travers l’histoire, la science et la mythologie.

Olivier, asclépiade, prêle d’hiver… Au fil des chapitres, on découvre l’histoire de plantes, “célèbres ou inconnues, communes ou menacées”.

Et on en apprend plus sur nous !

Elles nous ont vus naître

Les plantes constituent des repères, un fil d’Ariane, dans notre longue évolution.

Alain raconte la naissance des premières algues produisant de la chlorophylle, puis leur développement vers des formes plus évoluées, adaptées à la vie terrestre.

Ces premières plantes sont arrivées bien avant les premiers animaux, nos ancêtres. Elles nous ont vus naître !

Alain écrit (et je trouve que cette phrase résume bien le livre) : “toute histoire des plantes est aussi une histoire des hommes où se déclinent le meilleur (la passion scientifique, la délicatesse du regard) et le pire (la destruction aveugle de ce qui, chaque jour, devrait nous émerveiller)”.

La base de notre alimentation

Il est vrai que l’on sous-estime souvent le pouvoir des plantes, ces êtres silencieux.

Pourtant, sans plante, pas de vie…

Les plantes nous alimentent, nous fournissent l’oxygène dont nous avons besoin pour survivre.

Racines, feuilles, fruits et graines constituent la base de notre alimentation. Et ce depuis le début !

Des chercheurs ont retrouvé des traces de moutarde sauvage, de térébinthe (pistache sauvage) et de légumineuses, comme la vesce amère (Vicia ervilia), le pois chiche (Lathyrus spp) et le pois sauvage (Pisum spp) dans des grottes occupées par l’homme de Néandertal et les Homo Sapiens[1].

Térébinthe (ou pistache sauvage)

Les fibres végétales étaient aussi utilisées pour la confection de vêtements, de cordages ou encore d’abris.

Reconstitution de huttes préhistoriques (Irish National Heritage Park, Irlande)

La nature comme pharmacie

Les plantes ont aussi été notre première pharmacie et apportent toujours des remèdes pour nos maux les plus courants.

Les premiers hommes mâchaient des plantes pour se soigner, tout comme le font les singes sauvages aujourd’hui.

En analysant le tartre dentaire prélevé sur cinq crânes néandertaliens fossilisés datant d’environ 50 000 ans, des scientifiques ont retrouvé des traces d’achillée millefeuille et de camomille, preuve que nos ancêtres pratiquaient l’automédication[2].

Ces premiers hommes étaient donc capables de sélectionner des plantes pour leurs propriétés, astringentes pour l’achillée et anti-inflammatoires pour la camomille par exemple.

La connaissance des plantes et de leurs vertus s’est ensuite enrichie au fil du temps et de l’expérience.

Les premiers textes de médecine par les plantes, phytothérapie, datent d’environ 3000 ans avant notre ère !

Une tablette découverte en Mésopotamie, datant du troisième millénaire avant Jésus-Christ, préconise déjà 15 remèdes à base de plantes : myrrhe, thym et saule mélangés à de la bière ou du vin.

La connaissance des plantes progresse aux quatre coins du globe (ayurvéda en Inde, médecine traditionnelle chinoise, etc), se diffuse et s’enrichit avec chaque nouvelle découverte.

La découverte de l’Amérique a permis de découvrir de nouvelles plantes, comme les quinquinas, donc de nouvelles vertus !

Quinquina rouge, aux vertus fébrifuges et toniques

L’industrie pharmaceutique moderne s’inspire aussi des molécules contenues dans les plantes pour élaborer nos médicaments.

À la différence qu’elle parvient à isoler ou modifier les principes actifs afin d’en augmenter l’action et d’en limiter les effets indésirables.

La salicine par exemple, molécule issue de l’écorce de saule aux propriétés anti-inflammatoires, fébrifuges, antalgiques et sédatives, est à l’origine de notre aspirine moderne.

L’art de s’inspirer de la nature

Il y a autre chose qui me fascine quand je pense au lien entre les plantes et les hommes, c’est le biomimétisme !

Ça consiste à s’inspirer de la nature pour développer le progrès technique.

Vous voyez les gouttes d’eau perler à la surface de cette feuille de lotus ?

Elles roulent sans laisser de trace car la feuille est hydrophobe.

Cette caractéristique a inspiré les ingénieurs qui ont développé des revêtements hydrophobes pour les vêtements de pluie, les pare-brise ou encore les bâtiments, réduisant ainsi la saleté et la consommation d’eau.

Un autre exemple que vous connaissez sûrement : l’ornithoptère de Léonard de Vinci.

Après avoir longuement étudié le vol des oiseaux et observé l’anatomie de leurs ailes, il inventa cette machine activée par la force musculaire humaine. Et ce au XVe siècle !

Aujourd’hui, le biomimétisme est à l’origine de nombreuses inventions : la forme du train à grande vitesse inspiré du bec du martin-pêcheur, le velcro inspiré des petits crochets qui recouvrent le fruit de la bardane, etc.

Les fruits de la Bardane

Rendre à la nature ce qu’elle nous donne

Les plantes continuent donc de participer à notre progrès et notre développement : médecine, architecture, technologie, etc.

Le biomimétisme est une discipline magnifique et humble qui doit, à mon sens, intégrer une dimension écologique.

Les plantes et la nature nous aident à mettre au point des solutions durables, éprouvées par l’évolution.

Elles ne devraient pas servir un progrès aveugle et effréné, oubliant qu’elles étaient là bien avant nous !

Il nous revient donc de protéger cette nature qui nous inspire, nous nourrit et nous émerveille, bref, qui fait bien plus que ce que l’on croit…

Les plantes ont un incroyable potentiel.

« Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur », disait Léonard de Vinci !

Je ne vous en dis pas davantage sur le livre d’Alain, un ouvrage délicatement illustré, poétique qui pousse à l’humilité et rappelle à tous l’importance des plantes.

Je serais ravie de connaître vos recommandations de lecture sur les plantes et même découvrir vos écrits ! Vous pouvez me les faire partager à cette adresse : m.combes.nea@gmail.com

Je lirai tout ce que vous m’envoyez avec grand plaisir 🙂

 

Sources :

[1] Kabukcu, C., Hunt, C., Hill, E., Pomeroy, E., Reynolds, T., Barker, G., & Asouti, E. (2023). Cooking in caves: Palaeolithic carbonised plant food remains from Franchthi and Shanidar. Antiquity, 97(391), 12-28.

[2] Hardy, K., Buckley, S., Collins, M.J. et al. Neanderthal medics? Evidence for food, cooking, and medicinal plants entrapped in dental calculus. Naturwissenschaften 99, 617–626 (2012).