À votre avis, lequel de ces trois rhizomes de gingembre est le meilleur ?

Il y en a un du Brésil, un de Chine et un des forêts du Pérou.

L’un des trois a poussé tranquillement sous le soleil, dans une forêt tropicale humide et chaude.

Les deux autres… plutôt en serre. Avec beaucoup d’eau et beaucoup de chaleur artificielle.

Il y en a un qui « pique » la langue tellement il est chargé en gingérol.
Le deuxième a un goût bien plus doux et le dernier est quasiment insipide.

Moi, je les reconnais au premier coup d’œil depuis qu’on m’a expliqué 🙂

Voilà les 2 signes auxquels vous fier, pour ne pas vous retrouver avec un gingembre en bout de course dans votre cuisine 🙂

Ce n’est pas la taille qui compte

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le gingembre plus goûteux est celui dont les rhizomes sont les plus « fins » et les plus « petits ».

Ce sont comme des condensés : le goût est concentré, la couleur est d’un jaune plus vif, les propriétés sont plus fortes.

Regardez la différence de couleur entre ces deux-là, achetés la semaine dernière :

En supermarché, si vous n’y faites pas attention, vous trouverez surtout des énormes rhizomes, comme celui de droite. Puisque le gingembre se vend au kilo, ceux-là sont plus rentables : ils sont plus gros, ils contiennent plus d’eau.

Suivez le soleil

Pour être sûrs d’acheter du « bon » gingembre qui ne sera pas insipide, vérifiez d’où il vient.

Son pays de culture vous dira beaucoup sur sa qualité.

Il faut qu’il ait vu le soleil ! Le vrai ! Pas de serre, pas de culture intensive, peu de pesticides.

Voilà les 3 origines les plus courantes chez nous :

  • Chine
  • Brésil
  • Pérou

Évidemment, elles ne se valent pas…

–    La Chine est la championne de la production de masse du gingembre (492 000 tonnes). Beaucoup de serres, des rhizomes « dopés » avec un arrosage intense, plus gros et plus pâles. Ils poussent le plus souvent sans voir la lumière du jour, dans des serres optimisées. Ils ont un goût moins fort et coûtent très peu cher. Ce sont les plus courants dans nos supermarchés.

–    Le Brésil produit moins de gingembre que la Chine, presque tout dans la région du sud-est du pays, mais les pratiques agricoles y sont bien moins contrôlées. Ça donne des cultures avec plus de pesticides, sur des sols extrêmement pauvres… des rhizomes quasiment « blancs ». Une petite partie de la production est en bio et de meilleure qualité, mais ce n’est pas celle qu’on trouve le plus souvent chez nous. Si je devais vous donner une provenance à fuir absolument, ce serait probablement celle-là.

–    Le Pérou a une production très spéciale : presque 95% du gingembre est planté en agriculture biologique (« seulement » 4 000 tonnes). Il faut dire que les conditions de pousse y sont idéales. Ils poussent en majorité dans les vallées nichées entre la région amazonienne du Pérou et les hauts plateaux : ça les protège naturellement du vent et des parasites. Le climat est doux et humide naturellement : pas besoin de serres. Ce sont des rhizomes plus fins, plus petits et aussi beaucoup plus riches en gingérol.

Pour les reconnaître, le mieux reste de se fier à l’étiquette, mais visuellement ils sont aussi très différents, car chaque pays plante une espèce qui va le mieux avec ses conditions de culture.

Voilà à quoi ressemblent les 3 :

Maintenant, vous pourrez faire votre choix 🙂

Le meilleur à utiliser en remède

Tout ça, c’est une praticienne en herboristerie qui me l’a appris.

Elle utilise le gingembre avec ses clients tous les jours, alors évidemment elle en connaît un rayon 🙂

  • En baume maison, contre les inflammations articulaires
  • En jus, pour les migraines et les coups de froid
  • En poudre, pour un petit remontant rapide…
  • En décoction, pour les digestions difficiles et les estomacs délicats
  • En alcoolature (qu’elle fait elle-même) contre les nausées…

Elle s’appelle Marie, et c’est passionnant de l’écouter parler de tout ce qu’elle fait avec le gingembre.

Une après-midi, elle m’a montré comment faire tout ça moi-même :

J’ai noté ses techniques et j’ai filmé toutes ses recettes.

C’était une journée folle

J’ai appris trop de choses pour toutes vous les noter ici :

  • Comment prendre le gingembre si on a des problèmes de digestion (moi qui ai toujours eu un estomac paresseux, je me suis rendu compte que je « surdosais » complètement mes décoctions)
  • La meilleure forme pour utiliser le gingembre en remède (l’huile essentielle ou l’extrait qu’on achète en pharmacie n’est pas la meilleure, je ne savais pas)
  • Comment il soulage les articulations, si on le fait infuser correctement dans un peu d’huile…
  • La quantité par jour à ne pas dépasser (c’est puissant, il faut quand même faire attention)
  • L’effet qu’il a sur notre libido et les recettes anciennes de l’autre bout du monde qu’on fabrique à partir de cette petite racine…

Je suis en train de condenser tout ça.

Si tout se passe bien, notre « mini-formation » gingembre sera bientôt prête.

Je vous laisse, je retourne à la retranscription de nos remèdes !

À très vite,

Mathilde Combes